Mois Multi : Mesures disciplinaires
Le Mois Multi revient pour une deuxième édition. Pendant quatre semaines, huit productions au carrefour de plusieurs disciplines: de l’installation aux explorations sonores en passant par les arts technologiques, la vidéo et la performance.
Les productions Recto-Verso, collectif de création multidisciplinaire, a concocté pour cette deuxième mouture du Mois Multi une programmation embrassant plusieurs disciplines, si bien qu’on en parlera probablement autant dans les pages théâtre de ce journal que dans celles des arts visuels… C’est une production de Recto-Verso qui inaugure le Mois Multi, avec Machin-E (E pur, si muove!). Une installation élaborée par Berri Bergeron et Rachel Dubuc avec plusieurs collaborateurs participants à la réalisation des images vidéo, de la bande sonore et de la performance, créée et exécutée par la comédienne et directrice du Mois Multi, Pascale Landry. Le duo a construit une structure circulaire, robotisée, émettrice de sons et d’images. Tout s’est élaboré à partir de citations du passé, comme celle de Galilée: "Et pourtant, elle tourne!" (E pur, si muove!) écrite au XVIIe siècle par le scientifique. La suite est interprétations et réinterprétations de citations qui ont traversé le temps. Cette installation n’a rien de didactique. Il s’agit davantage d’un constat de l’intemporalité de certains comportements humains. Et ce n’est pas du tout rose: y sont évoquées la guerre et la violence. On reconnaît l’esthétique et les préoccupations des productions Recto-Verso: un travail sur le langage où le récit apparaît toujours aussi fragmenté; la narration délibérément obscure et les propos souvent inquiétants, presque angoissants. La performance de Pascale Landry aura lieu à 18 h lors du vernissage ce jeudi 1er février et l’installation sera sur place les 2, 3 et 4 février prochains.
Une autre installation audio-vidéo intitulée Fleuve élaborée cette fois par Éric Gagnon sera présentée du 6 au 10 février. Elle s’inspire de la tradition orientale où le fleuve est considéré comme porteur de l’imaginaire collectif. Il faut souligner que les artistes participants à cette installation interviendront directement sur l’oeuvre pendant les présentations du vidéo. Se succéderont ensuite deux productions plus théâtrales, MeMyLee Miller, portrait bidule d’une femme photographe, une création de Carole Nadeau et Wanted d’une troupe israélienne de théâtre, les 9 et 10 février. Le passage à Québec de la troupe de Tel-Aviv a été rendu possible grâce à la collaboration de deux partenaires du Mois Multi, High Performance Rodeo de Calgary et Vasistas 01 de Montréal. Ensuite, du 20 février au 2 mars, nous pourrons voir l’installation Le Puits de Marc Fournel, déjà présentée à la triennale L’art qui fait boum de Montréal l’été dernier où l’installation a d’ailleurs remporté un prix. On doit s’attendre à tout les 23 et 24 février prochains avec 01, une production d’Avatar où Paul Litherland convertira des codes binaires en d’autres langages…
Si, dans certaines productions multidisciplinaires et technologiques, le contenu nous semble parfois problématique – presque ésotérique – et cela en dépit des explorations techniques et des moyens mis en oeuvre, ce n’est pas un des problèmes auxquels nous confrontera Symphonie numéro 2 pour imprimantes matricielles les 23 et 24 février. La proposition de [The User] (composée de Thomas Mc Intosh et Emmanuel Madan) s’inscrit tout à fait dans le prolongement des préoccupations de l’art technologique tel qu’il se pratique depuis plus d’un demi-siècle: une oeuvre sérielle, répétitive et formelle, utilisant un matériel technologique désuet. Il s’agit ni plus ni moins d’un concert d’imprimantes harmonisées de manière aléatoire par un serveur chef d’orchestre. La proposition de [The User] – qui a d’ailleurs remporté plusieurs prix dont une mention à l’édition de 1999 d’Ars Electronica – nous apparaît comme une des propositions incontournables de la programmation. Enfin, le Mois Multi se terminera le 2 mars avec une sélection d’oeuvres vidéo de La Bande vidéo sur un écran mouvant constitué de "performeurs". On doit saluer l’initiative du Mois Multi d’offrir un forfait qui rend cet événement décidément plus abordable que lors de sa première édition: pour 40 $, on peut assister à toutes les manifestations.
Du 1er février au 2 mars
À la salle Multi
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Le vertige de l’évidence
Vu, le centre de production et de diffusion de la photographie, a invité 10 photographes de Québec à créer des duos avec des photographes de leur choix. Sans limite de frontière. Pendant la prochaine année, chaque couple formé proposera une exposition résultant de son travail en commun. Certains exposeront chez Vu, d’autres dans la ville. Le premier duo à l’oeuvre? Danielle April et Mia Weinberg, une artiste de Vancouver. Nous en reparlerons. Des voiles de vent, jusqu’au 25 février.
Vernissage
C’est le 1er février qu’on inaugure, au Lieu, l’installation de l’artiste montréalaise Shelly Low. Il s’agit d’une "installaction" où sont à l’oeuvre le langage, la communication et l’échange. Pour en savoir davantage, rendez-vous sur la rue du Pont à compter de 20 h, le jeudi 1er février. L’exposition se poursuit jusqu’au 25 février.