Mini plus : L'occulte de l'image
Arts visuels

Mini plus : L’occulte de l’image

La Chambre blanche accueille les artistes yougoslaves STANISA DAUTOVIC et BRANISLAV PETRIC. D’une série de photos trouvées au rebut jusqu’à celles provenant du Web, en passant par des clichés d’oeuvres d’art, des centaines d’images récupérées forment une grande fresque immatérielle.

Le travail de Stanisa Dautovic et de Branislav Petric s’articule autour d’une réflexion sur les représentations et revisite les questions de l’iconicité. Par delà les motivations théoriques et l’organisation complexe de leur proposition, les projections d’images que proposent les deux artistes yougoslaves parviennent à faire sens surtout parce que leur matériau visuel provient de multiples sources, nous déroutant le plus souvent. En 1995, ils ont réalisé une installation jouant sur les règles de présentation que nécessitent les icônes, ces tableaux religieux dont la particularité et l’étrangeté est sans aucun doute le statut de ces images qui s’affirment comme présence plus que comme représentation. Dans une icône, ce n’est pas l’image du saint que l’on voit, mais le saint lui-même, pour paraphraser Stanisa Dautovic. Avec l’installation Mini plus réalisée pour la Chambre blanche, les significations s’avèrent proportionnelles aux multiples associations possibles que suppose la cohabitation de toutes ces images hétéroclites.

Sur les murs, des diapositives et des bandes vidéo sont projetées, dont quelques-unes suivent de lentes transformations, comme le portrait d’un jeune homme subtilement trafiqué par ordinateur et celui de saint Nicolas, une icône orthodoxe russe que les deux complices ont filmée et qu’ils présentent modifiée par le truchement de l’ordinateur. S’ajoutent à cela plusieurs séries de photographies provenant de Yougoslavie, dont les principales qualités sont les dimensions documentaire et populaire; on trouve des photographies de pierres tombales, diverses personnes déguisées en Dracula (une centaine sélectionnée sur les 6 000 trouvées sur le Web, plus internationales celles-là), une collection de bibelots et des pochettes de vinyle des années 1970. S’y greffent des reproductions de tableaux de Llia Répine, un peintre russe de la fin du XIXe siècle, que les artistes ont intégrées à leur fresque, histoire de souligner que les tractations qui auront lieu lors de la rencontre des dirigeants des Amériques, dont la ville de Québec sera bientôt l’hôte, ne sont pas les premières du genre… Ainsi, plutôt que de s’intéresser au lieu physique, la dimension in situ de la proposition de Stanisa Dautovic et de Branislav Petric tente de s’incarner dans l’espace politique et l’actualité. Le vernissage a lieu le vendredi 6 avril dès 20h en présence des artistes.

Jusqu’au 22 avril 2001
À la Chambre blanche
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L’intérieur du ciel selon BGL
Le trio de sculpteurs BGL, récemment en résidence au LOBE de Chicoutimi, vient de terminer un projet d’intégration à l’architecture installé dans l’entrée principale de la TÉLUQ et de l’Université du Québec sis sur la rue de l’Église. On en parle, parce que ces oeuvres passent souvent presque inaperçues, sauf pour les usagers des lieux. Pour bien voir L’Intérieur du ciel, il faut monter au premier étage et en faire le tour. Il s’agit d’une grande boîte rectangulaire où on peut voir, d’un côté, un ciel parsemé de papillons multicolores réalisé à l’aide d’une technologie lenticulaire rappelant les petites images mouvantes qu’on trouvait dans les boîtes de céréales; de l’autre côté s’accumulent par centaines des papillons gravés sur papier. C’est absolument réussi et réjouissant. Pour BGL, ça ne fait pas de doute: le ciel est bleu. Cette installation à peine terminée, le trio de sculpteurs poursuit la réalisation de l’installation qu’il présentera l’automne prochain au Musée d’art contemporain de Montréal dans la salle consacrée à la jeune production.

Art public
Artexte, le centre de documentation montréalais, vient d’inaugurer une base de données qui vise à répertorier toutes les oeuvres d’art publiques, permanentes et éphémères, réalisées depuis 1964. Aux quelque 130 oeuvres actuellement cataloguées dans le site s’ajouteront bientôt les interventions réalisées partout au Québec et au Canada. Un outil de recherche qui sera très utile: www.artexte.ca/artpublic.

Hommes au travail
Des observations de Dougal Dewes sur le travail des hommes sur les chantiers, notamment au port du Vieux-Montréal, il ressort une vitalité dans le traitement, le geste et la couleur qui donne à la facture une place aussi importante que celle du sujet traité. Comme il l’écrit: "C’est le lien inséparable entre le travail et la destinée humaine que j’explore." Ces pastels inspirent un profond respect pour le travail et les gestes quotidiens. Jusqu’au 15 avril, à la galerie Madeleine Lacerte.

Appel de dossiers
L’Oil de poisson offre aux jeunes créateurs un programme permettant l’accès à un atelier de production et aux équipements pour une période d’un mois. Les artistes intéressés à soumettre un dossier doivent le faire avant le 15 avril prochain. Pour plus d’info: www.meduse.org/oeildepoisson.