Jean-François Cooke et Pierre Sasseville, créateurs
Finissants de la maîtrise en arts visuels, ce sont les derniers-nés des artistes à plusieurs têtes sortis tout droit de l’Université Laval. Ils sont brillants et allumés, leur production oscille entre la facture industrielle et celle de l’objet artisanal.
Finissants de la maîtrise en arts visuels, ce sont les derniers-nés des artistes à plusieurs têtes sortis tout droit de l’Université Laval. Ils sont brillants et allumés, leur production oscille entre la facture industrielle et celle de l’objet artisanal. Ils prennent leurs sources dans la culture populaire et symbolique, font un travail pas sage du tout, chargé d’une énergie disons… vitale. Tout cela donne une esthétique presque techno. Le travail bidimensionnel de Pierre Sasseville (un "pro" de la sérigraphie selon Cooke) doublé du travail sculptural et mécanique de Cooke permettent de multiplier les savoirs et les idées. Leur art est à mille lieues de l’ennui: "On s’intéresse au travail percutant du premier coup d’oeil, lance Sasseville. À l’image forte. N’importe qui arrive devant ça et saisit quelque chose." La preuve? Lors d’un événement d’art à Cap-Rouge, une de leurs pièces a été censurée – c’est encore possible! Sur un tableau prenant la forme d’un panneau publicitaire, une photographie de la mairesse vibrait joyeusement entre des chats en toute liberté. Exclu de l’exposition, le tableau a fini dans un bar du quartier…
Le duo travaille actuellement à une fontaine "pissante" où on trouve, sous deux arches romanes, un homme et une femme photographiés, puis sérigraphiés sur plexiglas avec, en guise d’auréole, une éclipse. Une symbolique qui leur plaît: "L’éclipse, c’est le passage à une nouvelle ère", explique Cooke. "L’arche romane, c’est l’ouverture à l’autre monde", poursuit Sasseville. Ils veulent réactualiser les icônes, s’intéressent à la religion, avec pour résultat un art 100 % païen et, fort heureusement, dépoussiéré de toute citation: "Ce sont juste de petits détournements", diront-ils. Ils retrouvent dans la notion de post-humanité des parentés avec les idées qui fondent leur travail: "C’est l’Homme qui arrive à un stade où on ne peut plus parler de nature humaine", précise Cooke, "c’est l’Homme qui veut créer l’Homme idéal", ajoute Sasseville. Deux artistes pour qui s’engager ne veut pas dire sortir les drapeaux, ni faire une ode à l’humanité, mais plutôt interroger la société et l’avenir. Tout cela, inutile de le préciser, avec un brin d’ironie et d’irrévérence. On pourra visiter leur "paradis terrestre" lors des Ateliers ouverts en octobre prochain; ils exposent actuellement une pièce à la galerie Rouje, exposeront chez Langage-Plus à Alma et bientôt chez REGART.
Jusqu’au 30 septembre
À la galerie Rouje
Voir calendrier Arts visuels
Les 13, 14, 20 et 21 octobre
À l’occasion des Ateliers ouverts