Les expositions d’été : Cet été, l’heure est aux bilans
Cet été, l’heure est aux bilans. L’art abstrait québécois sera à l’honneur et l’amateur aura la possibilité de faire le point sur un important pan de notre histoire de l’art.
Cet été, l’heure est aux bilans. L’art abstrait québécois sera à l’honneur et l’amateur aura la possibilité de faire le point sur un important pan de notre histoire de l’art.
Commençons par un de ses princes.
Une rétrospective Jean-Paul Riopelle prendra l’affiche du Musée des beaux-arts (MBA), dès le 19 juin. Une centaine de peintures, oeuvres sur papier et sculptures permettront d’embrasser l’étendue de son oeuvre. Grâce à une aide spéciale du gouvernement du Québec, le MBA a récemment enrichi son fonds déjà bien intéressant de Riopelle. Ce sera une occasion de voir ses nouvelles acquisitions ainsi que les anciennes auxquelles s’ajouteront quelques prêts significatifs. Bien sûr, cela ne fait que 10 ans que le MBA a consacré à ce grand peintre une exposition majeure. À la suite de sa mort le 12 mars dernier, il est pourtant essentiel qu’une de nos plus importantes institutions muséales mette à l’affiche ce grand artiste et nous permette de réfléchir encore sur la nature de son apport à notre culture. Cela d’autant plus que, malheureusement, Riopelle semble avoir un peu moins la cote sur la scène internationale. Une occasion de remettre les pendules à l’heure! Jusqu’au 29 septembre.
Au Musée de Joliette, l’amateur pourra poursuivre sa réflexion sur l’art abstrait. Riopelle y sera aussi présent, avec une trentaine d’oeuvres, mais aussi Denis Juneau, un important peintre de l’abstraction géométrique au Québec. Cette expo en provenance du Musée du Québec, où elle avait été montée cet hiver par la jeune commissaire Nathalie de Blois, permettra, à travers une centaine de pièces réalisées entre 1949 et 2000, de reconsidérer la création d’un artiste qui a été un peu oublié. Jusqu’au 8 septembre.
Toujours côté bilan, un hommage de plus petite taille mais néanmoins pertinent sera consacré à la peinture abstraite d’Yves Gaucher, décédé en septembre 2000. L’expo aura lieu à la Galerie d’art Leonard et Bina Ellen de l’Université Concordia, du 11 juillet au 3 août. Le visiteur pourra y voir des pièces de l’artiste, mais surtout des réalisations de ses élèves, Gaucher ayant été professeur d’art à Concordia pendant plus de 20 ans.
Du côté de l’art contemporain
Il faudra surveiller la salle Zone libre du Musée des beaux-arts qui, à l’initiative de Stéphane Aquin, est en train de devenir un lieu incontournable en art contemporain au Québec. Le 5 juin y débute Échotriste, une installation de Jean-Pierre Gauthier. Celui-ci a réussi à nous émerveiller lors de chacune de ses présentations (Biennale de Montréal 2000, Galeries B-312, Skol…). J’attends donc avec excitation son nouvel espace sonore.
Répétons-le: la présentation de Janet Cardiff au Musée d’art contemporain (jusqu’au 8 septembre) est un arrêt obligatoire. Avec elle, la saison estivale du MAC a démarré en lion. De plus, même si j’ai quelques réserves sur une partie de sa production, les tableaux récents de Lyne Lapointe qui occupent aussi les cimaises du MAC sont aussi à voir (jusqu’au 13 octobre).
Le Centre d’histoire de Montréal, en collaboration avec la Galerie Dare-dare, présente Mémoire vive. Cette présentation qui vient de commencer – voir critique arts visuels de cette semaine – regroupe plusieurs artistes importants dont l’Action Terroriste Socialement Acceptable (ATSA) et l’International Virologie Numismatique (avec Mathieu Beauséjour)… À surveiller jusqu’au 22 septembre.
Cette année encore, la ville sera investie par le Musée d’art urbain. La saison dernière, c’étaient les oeuvres de Clara Gustche ou de Claude Tousignant qui, entre autres, étaient visibles aux quatre coins de Montréal; cet été, ce seront les photographies de Marie-Jeanne Musiol qui occuperont l’espace urbain. À partir du 1er juillet.
Et dans les maisons de la culture? Trois d’entre elles – Ahuntsic-Cartierville, Frontenac et Plateau-Mont-Royal – se sont réunies pour offrir une expo intitulée Invitation au voyage. Elle permettra un dialogue entre 35 écrivains et 35 artistes en arts visuels. Parmi ces derniers: Raymonde April, Michel Goulet, Isabelle Hayeur, Rafael Sottolichio et Jérôme Fortin. Du 27 juin au 24 août.
Parlant de Jérôme Fortin, signalons qu’il aura un été bien occupé puisqu’il sera aussi présent à la Galerie Pierre-François Ouellette avec 12 nouvelles créations (du 13 juillet au 8 septembre) ainsi qu’au Musée de Joliette (jusqu’au 5 janvier 2003).
À l’Espace VOX, au marché Bonsecours, débute le 13 juin – jusqu’au 18 août – deux présentations: Landscapes and leisurescapes, photos de l’artiste américain Doug Hall et Répertoire d’horizons du Québécois Ivan Binet.
Au Centre canadien d’architecture, le photographe Lewis Baltz occupe la salle octogonale avec une série de photos des années 70 sur l’architecture industrielle, jusqu’au 29 septembre. Cette présentation accompagne Laboratoires – dont je vous ai déjà parlé – qui donne à voir le talent de six jeunes firmes d’architectes québécoises. C’est une présentation à ne pas manquer pour se faire une idée de l’état de l’architecture d’ici. Si vous ne l’avez pas encore vue, vous avez jusqu’au 15 septembre.
Signalons aussi en vrac quelques autres expos à surveiller: la Galerie Skol propose son premier événement estival avec une installation de Patric Lacasse et des dessins de Nikki Middlemiss (du 27 juillet au 14 septembre); au Centre Plein Sud à Longueuil, se poursuit la présentation du travail de Catherine Bolduc (jusqu’au 21 juin); le Centre Saidye Bronfman propose 11 grands formats et une nouvelle série de portraits de David Elliot du 11 juillet au 1er septembre… Chez Trois Points et chez René Blouin on pourra voir des expos de groupe: à la première, on nous promet, entre autres, deux très intéressants polaroids d’Evergon; à la seconde, des pièces de Charles Gagnon, Nicolas Baier, Pierre Dorion…
Expo historique:
Le musée d’archéologie et d’histoire Pointe-à -Callière fête ses 10 ans avec une expo portant sur la Main, le célèbre boulevard Saint-Laurent, le coeur de notre cité. Cent cinquante ans de son histoire y seront illustrés par 70 objets divers, photos anciennes et contemporaines. Jusqu’au 21 juin.
Au Musée McCord, le corps des hommes est à l’honneur avec Lui – La mode au masculin. Un panorama de vêtements mettant en valeur le corps viril, mais aussi les changements sociaux qu’ils représentent. L’expo interroge les variations du costume et des moeurs, de la transformation de la braguette à l’évolution de la robe de chambre et du maillot de bain… L’identité masculine dézippée! Jusqu’au 5 janvier 2003.