Musées en région : Visite guidée
Il y a près de 500 musées au Québec. Au gré de nos escapades dans Charlevoix, dans le Bas-Saint-Laurent et au coeur du Québec, découvrons l’art contemporain, l’art sacré et le travail des artisans. Géographie artistique.
Nathalie Côté
Les grandes villes n’ont plus le monopole de l’art. Les artistes les plus en vue au Québec ont leurs ateliers à Chicoutimi, des musées comme celui de Rimouski ou de Joliette sont désormais incontournables. Chaque coin du Québec met en valeur ses ressources et c’est ainsi que l’on compte maintenant des centaines de musées. Mais, il faut entendre musée dans son sens générique, ce qui inclut les centres d’exposition et différents lieux d’interprétation, selon les termes même de la Société des musées québécois. Cela rassemble autant le Centre d’exposition de Val-d’Or que le Musée de voitures anciennes de Pohénégamook, en passant par Le Fumoir d’antan d’Havre-aux-Maisons. Depuis une dizaine d’années, on a vu apparaître les économusées: un néologisme formé d’économie et de musée. Ce sont, pour la majorité, des ateliers d’artisan ouverts au public. Ces organismes à but non lucratif s’autofinancent en partie grâce à la vente de leurs produits. Farine, fleurs, fromage, mais aussi vitrail et forge. Il existe même une Société internationale des entreprises économusée(r) qui regroupe les 26 économusées du Québec. Le Musée du bronze d’Inverness au coeur du Québec fait partie de ce réseau. Ce musée, installé dans l’ancien palais de justice, est un atelier ouvert au public et, par beau temps, on peut même assister à une coulée de bronze. On y présente des expositions, dont un hommage à Alfred Laliberté. La région des Bois-francs est une des plus champêtres du Québec et regorge d’artisans et de produits agroalimentaires haut de gamme à découvrir: fromages fins, hydromel et, fait non négligeable, s’y déroule pendant tout l’été (les samedis et dimanches), à Saint-Fortunat, le désormais célèbre Festival international de musique incroyable…
Mais, revenons à nos moutons. Traversons le fleuve par le pont Laviolette, qui nous mène tout droit à Trois-Rivières. S’y déroule, à compter du 14 juin et jusqu’au 1er septembre, la 10e Biennale nationale de céramique. Sous le thème d’autoportrait, 26 artistes des meilleurs céramistes au pays (le Canada) exposent à la Galerie d’art du Parc, à la Maison Hertel-de-la-Fresnière et au Centre d’exposition Raymond-Lasnier. Quant au Musée d’art de Joliette, l’exposition des tableaux de Denis Juneau, Ponctuations, au Musée du Québec l’hiver dernier, y sera présentée jusqu’au 8 septembre. On pourra y voir également les oeuvres d’un jeune artiste, Jérôme Fortin, et Revoir Rioppelle, une quinzaine d’oeuvres puisées à même la collection du musée. Quelques centaines de kilomètres vers l’est, la région de Charlevoix nous attend et, comme chaque été, elle est pleine de promesses. Il y a toujours notre pèlerinage annuel à Baie-Saint-Paul et son Symposium international de la nouvelle peinture, auquel s’ajoute dorénavant le Musée de Charlevoix de La Malbaie. Ce musée se consacre à l’art populaire et cet été, en collaboration avec le Musée de la civilisation, on y présente Art populaire de Chine: peintres d’Huxian. L’exposition comprend une quarantaine de gouaches contemporaines peuplées d’êtres fantastiques, d’animaux et de scènes de la vie quotidienne; des artistes populaires qui ont une tout autre représentation du monde.
À la suite de l’exposition consacrée à la relève qui se termine le 9 juin, Invraisemblable: l’univers des collectifs, à laquelle participaient d’ailleurs le duo Jean-François Cooke et Pierre Sasseville, le Musée régional de Rimouski inaugure 1972 ou l’origine réinventée d’une collection inaugurale, soulignant les 30 ans du musée, ouvert depuis le 24 juin 1972 dans une des plus anciennes églises à l’est du Québec. On y retrouvera des oeuvres d’artistes ayant exposé au musée ou faisant partie de la collection: notamment celles de Francine Larivée, Murray Macdonald et Jean-Pierre Morin. Se poursuit aussi Les Sciences de la mer sur l’histoire de l’océanographie. Sur la route vers la Gaspésie, il faudra visiter la Galerie d’art de Matane, mais aussi les superbes Jardins de Métis, ce domaine qui longe sur un kilomètre le littoral du Saint-Laurent. Depuis 2000, on y accueille le Festival international de jardin, où interviennent artistes et architectes paysagers. Sur le chemin du retour, il faudra s’arrêter au Musée du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-Loup. Le musée possède une des plus importantes collections de photographies anciennes du Canada (200 000 clichés). On peut aussi y voir en permanence l’installation multimédia de Georges Dyens. Et que dire maintenant de toutes les églises à visiter? Seulement Québec et les environs peuvent occuper nos promenades dominicales. Pourquoi ne pas arrêter encore une fois à Sainte-Anne-de-Beaupré (eh oui!) ou visiter le Vieux Presbytère de Deschambault? Pour plus d’information sur les circuits d’art sacré du Québec et autres visites muséales, le site de la Société des musées québécois nous apparaît une source des plus fiables.