Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul : Descendre dans l’arène
Quatorze artistes exercent leur concentration et leur générosité pendant les quatre semaines que dure ce grand laboratoire qu’est le Symposium d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.
Nathalie Côté
Quand on jette un premier coup d’oeil sur la liste des artistes participant à cette 20e édition du Symposium, on se dit qu’un des plus attendus, c’est sans doute Marc Séguin, peintre invité, dont le travail toujours aussi intense s’élabore dans la poursuite d’une des plus fertiles traditions de la peinture. Séguin est un digne représentant de ce qui se fait de mieux en la matière, en témoignent ses tableaux présentés à l’exposition collective au Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul où on peut également voir des oeuvres de tous les artistes participant au Symposium. Mais attention! Un second regard sur les artistes réunis nous ramène à l’ordre: Séguin ne sera pas le seul centre d’intérêt de l’événement. Une dizaine d’artistes, pleins d’entrain et de promesses, sont aussi de la partie: Louise Boisvert, Jérôme Bouchard, Dalia Chauveau, Tania Girard-Savoie, Nathalie Grimard, Neal Livingston, Catherine Marcogliese, Mercedes Perez Bergliaffa et Catherine Sylvain. Sans compter les quatre autres artistes invités, judicieusement sélectionnés: Monique Mongeau, Hugues Dugas, Benoit Tremblay, ainsi qu’un artiste italien, Nicus Lucà , dont la directrice Chantal Boulanger a découvert l’oeuvre lors d’un séjour à Turin. Le travail interdisciplinaire de Nicus Lucà, éclaté, imprévisible et discrètement irrévérencieux, est à l’image de l’art actuel. D’ailleurs, la présence de cet artiste annonce le type d’ouverture que veut donner la nouvelle directrice au Symposium: "Avant, c’était peinture-peinture, mais il y a des créneaux qui n’ont pas été explorés…" On misera dorénavant sur une ouverture aux multiples langages de l’art contemporain qui respectera la tradition propre du Symposium en poursuivant la réflexion et la pratique de la peinture. S’intègrent également à l’édition 2002 musique, poésie et danse.
Si cette 20e édition arrive avec des changements, il faut dire que des changements, il y en a toujours eu au Symposium. Imaginons seulement que les deux premières éditions regroupaient exclusivement des peintres de Baie-Saint-Paul. De Charlevoix, l’événement s’est ouvert aux artistes canadiens, puis internationaux. Pour Paul Lussier, commissaire de l’événement et présent dans l’organisation depuis le tout début avec la regrettée Françoise Labbé, "le Symposium doit se trouver sur le fil tendu de la transgression". C’est ainsi qu’il s’intéressera maintenant clairement à l’interdisciplinaire et aux formes diverses d’arts visuels en s’inscrivant davantage au coeur des enjeux de l’art contemporain. Cependant, une constante demeure: les artistes produiront devant le public pendant un mois, avec toutes les difficultés et les contraintes – et les joies aussi – que cela comporte. Puisqu’il en est ainsi, plusieurs artistes profiteront d’ailleurs de cette interaction avec le public pour l’intégrer davantage dans la réalisation des oeuvres. Bruno Tremblay a l’intention de photographier les silhouettes des visiteurs consentants; Nicus Lucà de faire le portrait des volontaires. Curieux laboratoire que ce Symposium de Baie-Saint-Paul, duquel on pourrait dire, en empruntant le titre d’une oeuvre de Lucà qui est à la fois un commentaire sur la peinture et sur l’art en général, tout est fait, tout reste à faire…
Jusqu’au 2 septembre
À Baie-Saint-Paul
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Bloc-notes
Vivre au jardin
Dernière fin de semaine pour jeter un coup d’oeil sur les pièces du collectif multidisciplinaire à Matéria, centre de diffusion en métiers d’art. Et c’est bel et bien de métiers d’art qu’il s’agit ici, plus précisément d’objets utilitaires et ornementaux. Vivre au jardin, jusqu’au 18 août.
Musée du Bas-Saint-Laurent
Si vos pérégrinations estivales vous mènent d’ici peu jusqu’à Rivière-du-Loup, sachez que le Musée du Bas-Saint-Laurent présente deux expositions importantes. Espaces de proximité(s) regroupe des oeuvres d’artistes de la région de Rivière-du-Loup réunies par André Du Bois. Michel Asselin, Youri Blanchet, André Brassard, Michel Lagacé, François Maltais, Mona Massé, Pierre Pelletier ainsi que l’instigateur lui-même y présentent leurs sculptures. Le tout en vue de faire "une réflexion sur le lieu d’exposition et les relations des oeuvres entre elles". On peut aussi y voir une exposition solo des tableaux du peintre Serge Lemonde (1962-2001), artiste solitaire ayant évolué en marge du monde de l’art contemporain et dont l’univers pictural était peuplé de femmes nues et d’animaux, zèbres et rhinocéros. Humour, science-fiction et érotisme. Tout le monde avec Serge Lemonde 1962-2001, jusqu’au 27 octobre.