Rentrée arts visuels : Havres d'art
Arts visuels

Rentrée arts visuels : Havres d’art

Des dizaines d’expositions dans les centres d’artistes, les galeries et les musées aux centaines d’oeuvres d’artistes d’ici et de l’étranger, en passant par l’art numérique actuel et les paysages du début du siècle, on retrouve partout une même passion. Vivre, sentir, créer.

L’année 2003 commence avec l’annuelle Anniversaire de l’art que souligne le Lieu chaque année. C’est à une sympathique partie de quilles que sont invités, le 17 janvier prochain, la communauté artistique, les artistes, les travailleurs culturels et les membres de centres d’artistes pour souligner cet anniversaire de l’art. Le tout sera suivi d’un repas collectif et d’une soirée avec discussions à micro ouvert. Chez Rouje, on a commencé la saison avec Quatre, un collectif regroupant Carole Baillargeon, Johanne Huot (qu’on peut aussi voir en solo chez Engramme jusqu’au 9 février), Hélène Rochette et Helga Schlitter. Au Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul, on inaugure, le samedi 18 janvier, Ulysse Comtois (1931-1999), une exposition itinérante du Musée du Québec regroupant des dessins inédits et des sculptures, ainsi que l’exposition À la recherche des origines perdues, qui présente des oeuvres de la collection du Symposium, en plus d’une exposition solo de Thérèse Chabot. À la Galerie des arts visuels débute, le jeudi 16 janvier, une exposition des peintures d’Henri Venne et, depuis le 15 janvier, on peut voir à Materia une exposition des céramiques d’Odette Gagnon. À l’Oil de poisson, ce début d’année est de bon augure. Commencent, le 17 janvier prochain, deux expositions attendues: celle des oeuvres d’Alexandre David, qu’on a pu voir récemment en solo au MAC de Montréal, et celle, dans la petite galerie, de Jean-Claude Gagnon – abominable homme des lettres et performeur dont nous sommes une des fans les plus inconditionnelles. On y procédera également au lancement du numéro 47 de la revue ESSE arts + opinions. Du 21 janvier au 9 mars, Lise Labrie sera en résidence in situ à la Chambre blanche. Chez Vu, on attend avec impatience Theatre of Operations à compter du 24 janvier prochain, regroupant les photographies de Carole Condé, Karl Beveride, un collectif torontois connu pour son travail militant de "photo based art", collages, découpages et autres transformations de la photographie s’intéressant ici aux milieux médicaux. Les Éditions J’ai vu procéderont d’ailleurs très bientôt au lancement d’une nouvelle publication, Segments et spécimens, un ouvrage de réflexions sur les relations entre la photographie et la médecine, regroupant des oeuvres photographiques d’une dizaine d’artistes et des textes d’historiennes de l’art, mais aussi de psychiatres et de médecins.

Le Mois Multi occupera février avec une programmation imposante pour cette troisième édition de l’événement chapeauté par Recto-Verso. Pendant quatre semaines, nous verrons défiler des artistes chevronnés et d’autres de la relève partageant un même intérêt pour l’art Web, électronique, numérique et interactif. Des Pays-Bas, du Mexique, de l’Italie, de la Russie, de la Finlande, de l’Angleterre et d’ici, les artistes nous présenteront des oeuvres "qui ne sont pas seulement formes, codes et langages. Elles sont voix, messagères du sens ou dénonciatrices du non-sens, tantôt subversives, parfois corrosives, toujours surprenantes". Au Lieu, on verra le travail de Patrice Duchesne, l’artiste du Saguenay, membre fondateur de la galerie Le Lobe à Chicoutimi, qui occupera l’espace d’exposition à compter du 6 février. Autre événement très attendu: l’exposition chez Madeleine Lacerte du travail récent de François Chevalier, du 7 février au 3 mars. On dit déjà le plus grand bien de ses explorations du goudron… Au Musée du Québec, l’exposition de l’hiver 2003, c’est celle des oeuvres de Tom Thomson débutant le 6 février. Une rétrospective rassemblant quelque 140 esquisses à l’huile et peintures de ce peintre du début du siècle considéré comme un des plus grands coloristes canadiens. Également au Musée du Québec, on pourra voir L’Emploi du temps. Acquisitions récentes en art actuel, regroupant les pièces de Rober Racine – la série des 1600 Pages-Miroirs réalisée entre 1980 et 1995 -, et un regard sur les 30 années de productions photographiques de Raymonde April. Ces deux oeuvres sur le passage du temps et l’emploi qu’on en fait – et qu’en font en particulier les artistes – seront accompagnées de celles de Mathieu Beauséjour, de Stéphane Larue et de Nicolas Baier. Chez Vu, il ne faudra pas manquer la présentation, dès le 21 février, des oeuvres de Paul Lacroix et de Nicole Jolicoeur, ainsi que celles de Yannick Pouliot. Ces premiers mois de l’année 2003, dont nous n’avons ici qu’un aperçu bien fragmentaire et partiel, seront couronnés, du 1er au 31 mai prochain, par la Manifestation internationale d’art de Québec, dont la deuxième édition Bonheur et simulacres s’intéressera à "sa face cachée, sa faillite, son aveuglement", sans oublier le bonheur d’expression, le bonheur esthétique. Si le bonheur d’en faire partie vous intéresse, l’organisation poursuit son appel de dossiers jusqu’au 24 février prochain.

Encadré: Lise Labrie en résidence à la Chambre blanche
C’est une banquise imaginaire qui occupera Lise Labrie pendant son séjour en résidence à la Chambre blanche dès le 21 janvier prochain. L’artiste du Bic dérivera à contre-courant jusqu’à Québec et emportera avec elle l’immensité du fleuve. Le paysage glacé sera envisagé pour son potentiel métaphorique, soutenu par une réflexion sur le nord mythique et ses habitants. Pour l’heure, bien installée sur sa banquise, l’artiste sculpteure et installatrice écrit et collige des données en continuant d’élaborer diverses variations dans la position du phoque… Labrie n’en est pas à son premier projet. On a vu son travail l’été dernier à Sémaphores à Lévis. En résidence à Est-Nord-Est en 1999, elle envahissait avec 25 000 jeunes plants d’épinettes et de pins une chapelle de Saint-Jean-Port-Joli. Son travail est porté par une réflexion sur les rapports entre nature et culture, livré avec autant de rigueur que de liberté.