Louis-Pierre Bougie : Explosion corporelle
Membres tronqués, corps torturés, l’univers de LOUIS-PIERRE BOUGIE reste toujours aussi inquiétant et ses oeuvres, toujours aussi graves.
La Galerie Madeleine Lacerte nous présente une trentaine d’oeuvres récentes de l’artiste montréalais Louis-Pierre Bougie. C’est la cinquième exposition solo de cet artiste qui, depuis quelques décennies, est reconnu pour son art graphique, son travail d’estampe exceptionnel autant que pour son dessin. Louis-Pierre Bougie est un des membres fondateurs de l’Atelier circulaire à Montréal où il continue d’accueillir des artistes du monde entier. Depuis trois décennies, il a participé à de nombreuses expositions, son travail fait partie de plusieurs collections publiques et privées et il a également réalisé des livres d’artistes avec notamment Michel Butor, Gaston Miron et Geneviève Letarte. Ses compositions sont spontanées, son dessin, volontaire et expressif. Son travail technique est d’ailleurs des plus respectés.
Le monde selon Louis-Pierre Bougie est d’un gris bleuté avec, au centre, l’humain comme motif principal. Dans ses oeuvres sur papier flottent, volent ou s’égarent mille figures à la recherche d’elles-mêmes. Son imagerie a peut-être quelque chose de déjà vue, mais elle demeure des plus personnelles. Les techniques mixtes, alliant gravures, collages, dessin peinture sont sa signature. Elle se reconnaît d’ailleurs entre toutes. Ces oeuvres laissent rarement indifférent. Elles sont loin d’être légères et dérisoires. Ici, pas de mise à distance, mais un cri. Un personnage ailé, une tête traversée par un arbre, le travail de Bougie tourne autour du corps. Traits noirs appuyés, contours cernés, contrastes forts, c’est ainsi que la matière s’affirme chez Bougie. Comme l’écrit Jean Dumont: "Ses oeuvres ne disent pas le corps en tant que chair et sang et agencement désigné, elles en disent au contraire le destin éphémère et la fragilité autant que les désirs et les violences." Le corps et les fragments qui en racontent les péripéties sont rarement entiers, mais plutôt laissés en suspens. Elle est à prendre au sérieux cette difficulté d’être, intrinsèque à son oeuvre. Quoiqu’il n’ait pas un effet égal sur chacun, la constance et l’intégrité de ce travail commande la plus grande déférence.
Jusqu’au 22 avril
À la Galerie Madeleine Lacerte
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Bloc-notes
À voir:
Chrysalides de Rosie Godbout
La technique est époustouflante, les feutres et les tissus, étonnants. Tisserande, Rosie Godbout remportait le Grand Prix des métiers d’art en 1993. Chez Matéria, elle présente le travail de deux années de recherche. Ses vêtements – parce que c’est de cela qu’il s’agit surtout, des vestes, redingotes – ont un statut hybride. C’est l’ambiguïté de leur statut qui nous semble le plus intéressant. Les transparences de ses textiles ressemblent à des déchirures, évoquent parfois des vêtements usés. On retrouve sur une même pièce de textile à la fois le luxe et le raffinement d’un tissage savant et la précarité d’un vieux manteau abandonné. Comme elle l’écrit: "Je m’applique à élaborer de nouveaux tissus qui viennent confronter et faire éclater la traditionnelle notion de "la belle étoffe". C’est exactement cela. Jusqu’au 27 avril prochain à la Galerie Matéria.
Début de la PIO
PIO veut dire "peinture intuitive ordinaire" selon l’acronyme inventé par Claude Bussières. Ce sont les tableaux de cet artiste que présentent Les Ateliers de la Mezzanine pour quelques semaines au quatrième étage de Méduse. "Sa recherche, écrit Marie-Lise Pilote, le pousse vers une figuration simple et moderne." Ces expositions veulent faire découvrir des artistes autodidactes, en marge des milieux officiels de l’art. Les ateliers poursuivent leurs activités avec une trentaine de participants qui exposent régulièrement. Les vernissages ont lieu les premiers mercredis de chaque mois, de 5 à 7.
Vernissages:
Suspense à la Galerie des arts visuels
Le Musée national des beaux-arts du Québec et la commissaire Annie-Marie Ninacs ont concocté une exposition sur mesure pour la Galerie des arts visuels. Pigées à même la Collection de prêt d’oeuvres d’art, les oeuvres rassemblées "ont toutes en commun d’utiliser la répétition comme stratégie principale". On pourra y voir le poêle à bois de BGL (construit en bois combustible), des pièces de Michael Merrill, Nathalie Grimard, Francine Savard, Michel de Brouin et Pascal Grandmaison. Vernissage le jeudi 10 avril dès 16 h.
Rouje
Inauguration chez Rouje des expositions réunissant plusieurs artistes. Vernissage le jeudi 10 avril des oeuvres d’Amélie Roy-Langlois et d’Isabelle Carrier Peintures et collages. Le vendredi 11 avril, on assistera au vernissage de celles de Pishier et Fannie, Part II, ainsi que des oeuvres de Sylvie Cloutier, F. Giguère et P. Girard.