Gratia Dei. Les chemins du Moyen Âge : Le centre du monde
Artefacts, objets d’art, manuscrits, céramiques, documents iconographiques: Gratia Dei nous transporte dans un Moyen Âge éclairé par une vision renouvelée de cette époque. Écrire l’histoire.
"La société médiévale est à la fois nos origines et un moyen de penser l’altérité", explique Didier Méhu, professeur d’histoire et d’histoire de l’art à l’Université Laval et conseiller scientifique pour Gratia Dei. Les chemins du Moyen Âge. Dans le temps comme dans l’espace, cette exposition est une invitation à s’ouvrir à l’autre, que cet autre soit les sociétés du passé ou contemporaines. Gratia Dei, le titre en dit long aussi sur l’importance de Dieu pour l’époque médiévale, figure centrale de l’exposition qui nous amène çà et là sur les chemins du Moyen Âge. La démonstration est appuyée par quelque 350 artefacts et objets d’art envisagés comme autant de documents qui témoignent de l’époque. Une grande exposition qui réserve quelques bonnes surprises aux visiteurs: un atelier de confection d’une armure de mailles, une visite guidée par un ordinateur de poche où l’on peut prendre la figure d’un chevalier, d’un marchand, d’un moine ou d’une paysanne. Une fabuleuse entreprise que cette exposition qui a nécessité la collaboration d’un grand nombre de partenaires, de plusieurs musées européens et d’autant de spécialistes du Moyen Âge.
L’espace et le temps; la terre et les paysans; la ville et les marchands; croisades et pèlerinages; les autorités; savoir et communications: c’est par ces six grands thèmes que l’on découvre des manuscrits (faits de peaux de veau transformées en parchemins qu’on appelle le vélin), beaucoup de faïences (de très belles pièces venues d’Espagne), des fragments de chapiteau ornés de végétaux, des armes, des armures… Quelques sculptures sont présentées, des éléments iconographiques également, quoiqu’il y ait peu d’originaux mais davantage de reproductions. On y verra beaucoup d’artefacts (fer à cheval, pièces de monnaie) de cette époque trop souvent considérée comme un moment de barbarie, haut lieu de la religion, des croisades et de l’Inquisition, coincée entre l’Antiquité et la Renaissance. Au delà des idées préconçues, cette exposition se veut une manière de "penser le Moyen Âge", pour reprendre encore les mots de Didier Méhu. Afin d’approfondir la réflexion qu’amorce l’exposition, il faut lire le catalogue publié par les éditions Fides dont Didier Méhu signe les textes limpides et instructifs. Fourmillant de détails, cet ouvrage de vulgarisation en est aussi un de réflexion d’historiographe: un statement sur l’écriture de l’histoire. En effet, l’exposition comme la publication qui l’accompagne invitent à "porter un regard qui n’est pas toujours déterminé en fonction de nos modes de pensée". Comme le rappelle l’historien: "Le Moyen Âge n’est ni rose ni noir. Ce n’est pas notre propos de juger les sociétés passées, mais c’est plus important de les comprendre de l’intérieur."
Jusqu’au 28 mars 2oo4
Au Musée de la civilisation
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Dernier week-end de la Manif d’art
On écrivait dans ces pages récemment qu’il n’y avait pas de grande vedette dans cette deuxième édition de la Manif. Cela dit, il faut souligner la présence d’artistes importants comme Olafur Eliasson, qui expose cette année à la Biennale de Venise, et dont une installation est présentée à l’Espace GM Développement. À voir aussi au Lieu, l’artiste français Jean-Luc André, qui récupère des journaux et des magazines. La Chambre blanche accueille Hugues Dugas et aussi une installation in situ d’Ève Cadieux, qui s’est intéressée par le biais de la photographie aux restes qui suivent la fête. Jusqu’au 31 mai. À noter: les 29 et 30 mai, l’Espace GM Développement sera ouvert jusqu’à 21 h.
Les protocoles du bonheur
C’est la contribution d’Antitube à la Manif d’art avec une soirée de films et de vidéo. Des pièces de Sylvie Laliberté et de Patrice Duhamel, qui seront présents, une animation Web de Corée du Sud, deux films de cinéastes américains, un premier de Frank et Caroline Mouris et un de Bob Arnold. Également une pièce de Pascale Grandmaison en duo avec Patrick Pellerin. Le samedi 31 mai au Musée de la civilisation, 19 h 30.
Fabriquez. L’exposition des finissants en arts visuels de l’Université Laval
C’est un bon cru. Mais il faut faire vite, car l’exposition se termine le 2 juin. Nos coups de coeur: les tableaux de François Simard, de Geneviève Bisson et de Thierry Arcand-Bossé; les sculptures de Kathleen Verret, l’installation de Mélissa Charest (membre des Fermières obsédées), la vidéo d’Alejandra Manrique. Le coup de coeur du jury du prix René-Richard est allé aux robes de Julie Pichette. À voir.
Annie Bergeron à la Galerie le 36
Le montage est impeccable; les tableaux, sobres. Rien de prétentieux ou de spectaculaire, mais un travail sur la couleur sensible et sérieux. Le 36, comme toujours, est un haut lieu d’expérience esthétique. Jusqu’au dimanche 1er juin.
Armand Vaillancourt chez Esthésio
À ne pas manquer, l’inauguration de l’exposition des sculptures, gravures et peintures du fameux sculpteur qui attire toujours autant les foules. Vernissage en présence de l’artiste, le dimanche 1er juin à 14 h, au 191, rue Saint-Paul.