L’été en arts visuels : Exposition au soleil
Si certaines grandes expos sont déjà en cours, l’été réserve d’autres belles découvertes au chapitre des arts visuels. Notre chroniqueur vous propose aussi des escapades muséales en dehors de Montréal.
Que voir à Montréal cet été?
Bien sûr, il ne faut rater sous aucun prétexte les rétrospectives de l’oeuvre du peintre nabis Édouard Vuillard au Musée des beaux-arts (MBA) et celle de la photographe Nan Goldin au Musée d’art contemporain (MAC). Deux événements majeurs comme il est rare d’en voir.
Au MBA, l’amateur aura en prime l’occasion de regarder l’oeuvre multiforme d’une des signataires du célèbre Refus Global: Françoise Sullivan (dès le 19 juin). Le visiteur pourra parcourir et juger de plus de six décennies d’une création qui a utilisé bien des moyens d’expression: danse, chorégraphie, performance, peinture, sculpture…
Le Taj Mahal, ça vous dit quelque chose? Au Centre canadien d’architecture (CCA), l’Inde sera à l’honneur. Avec Empreintes de l’Inde, la commissaire Maria Antonella Pelizzari a effectué une exploration des usages de la photographie dans la création de l’imaginaire collectif. À travers 200 photographies prises par des Anglais en Inde, entre principalement 1850 et 1900, Pellizzari traque comment le regard porté sur un monde laisse son empreinte sur celui-ci. Jusqu’au 14 septembre.
Une curiosité: au Musée McCord se poursuit L’Éden, côté jardin, L’art populaire canadien en plein air. Jusqu’au 24 août. L’art moderne a souvent valorisé les autodidactes (Douanier Rousseau, Le Facteur cheval, Simon Rodia…) et autres artistes obsédés de l’art. Ce mouvement a aussi des ramifications dans l’art du jardin d’ici. À expérimenter.
Côté galeries, bien que la presque totalité fasse relâche, quelques expositions se poursuivent néanmoins une bonne partie de juin. À surveiller: l’humour mi-sérieux mi-ironique de Mobile home à la Galerie Clark; Thomas Bégin chez DARE-DARE; Sylvie Tourangeau chez Sylviane Poirier, Manuela Lalic au Centre Plein sud à Longueuil; Manon Labrecque à la Galerie de l’UQAM, Guido Molinari chez René Blouin…
L’Espace VOX et la Fonderie Darling seront quant à eux ouverts tout l’été. Le premier pour montrer Des espèces d’espaces (commissaires: Chantal Grande et Marie-Josée Jean), une rencontre entre artistes québécois et catalans. Avec Jocelyne Alloucherie, Nicolas Baier, Jordi Colomer, Anna Ferrer, Alain Paiement, Perejaume, Xavier Ribas et Claire Savoie. Du 19 juin au 17 août. La seconde donne place au collectif français (qui englobe aussi des artistes d’ici) Buy-sellf. Son projet de vente par correspondance d’oeuvres d’art ne manque pas d’humour. À surveiller tout au long de juillet et août.
À revoir ou à ne pas rater si vous n’avez pas encore vu: Jérôme Fortin représente sa série de Marines, grands cercles monochromes constitués de bouteilles de plastique recyclées, à la Maison de la culture Frontenac (jusqu’au 30 août). Et puis au Musée de Lachine se poursuit Pour ou contre l’art abstrait (jusqu’au 17 août) avec une dizaine de pièces de Claude Tousignant, Jean McEwen, Yves Gaucher…
Et si on quitte la métropole?
Pas très loin, au Centre Expression à Saint-Hyacinthe, les commissaires Marcel Blouin et Nicholas Pitre ont mis sur pied Undo. Des artistes ont été invités à travailler avec les technologies du numérique (au Centre Sagamie d’Alma) et nous pourrons voir le résultat de leur recherche. Avec Jocelyne Alloucherie, Thomas Corriveau, Carol Dallaire, Micheline Durocher, Nathalie Grimard, Isabelle Hayeur, Hugo Lachance, Erika Maack, David Moore, Roberto Pellegrinuzzi, Josée Pellerin, Hélène Roy. Jusqu’au 20 juillet.
À Québec, il ne faudra pas rater au Musée de la civilisation une expo sur la couleur bleue et sur ses usages artistiques et sociaux à travers le monde. Un sujet superbe. Et au Musée national des beaux-arts du Québec, le peintre français Albert Marquet – qui fut membre du fauvisme – est à l’honneur jusqu’en septembre.
À Ottawa, deux événements sont à surveiller. Au Musée des beaux-arts, l’art français captivera les yeux avec la peinture de genre au temps de Watteau, Chardin et Fragonard. Des tableaux de 25 artistes du XVIIIe siècle permettront de mieux cerner ce genre longtemps méprisé. En plus des trois grands maîtres déjà mentionnés, le visiteur y verra des oeuvres signées par Boucher, Greuze, Boilly, Lancret… Et puis au Musée canadien de la photographie contemporaine, il faudra aller voir les images de l’artiste du land art Bill Vazan.