La rentrée chez Rouje : Deux peintres, une sculpteure
Arts visuels

La rentrée chez Rouje : Deux peintres, une sculpteure

L’exposition de la rentrée chez Rouje regroupe la production de trois artistes de la relève: JULIE MORAZAIN, THIERRY ARCAND-BOSSÉ et CHRISTIAN GRAVEL. Le souci du détail.

Les trois espaces d’expositions de la galerie de la rue Saint-Joseph sont investis par autant d’artistes nous introduisant sans prétention et sobrement à la production de chacun d’entre eux. D’abord l’installation de Julie Morazain, Meubler l’espace, présentée sur la mezzanine. Première exposition solo de la récipiendaire du prix René-Richard, terminant actuellement une maîtrise à l’Université Laval, elle s’avère une des occupations les plus réussies de la mezzanine dont les qualités nous sont révélées par la seule présence de deux sculptures. Une imposante structure de bois joue sur l’ambivalence de son statut. La chose est rectangulaire, possède des compartiments, des cases formant une composition (une ornementation) à l’intérieur de la structure. Élément d’architecture? Muret? Cloison? Bureau? Ce n’est ni ceci ni cela.

Disposées au sol, des tuiles de ciment gris ressemblent à s’y m’éprendre à n’importe quelle tuile et autre carré de céramique. Encore là, ce sont des pièces dont l’ambiguïté demeure délibérée, confectionnées une à une par l’artiste à partir d’une empreinte répétée du sol de son atelier. On trouve un réel plaisir au contact de cette installation qui jongle sur "la nature instable du monde et la manière dont l’être humain est appelé à devoir définir constamment les choses qui l’entourent […]". Ces objets, dont les qualités esthétiques leur donnent une autonomie, sont d’une "nature reconnaissable mais toujours indéfinissable, une valse-hésitation entre le sens et le non-sens". De la sculpture-sculpture, comme on dit de la "peinture-peinture".

Les tableaux de Christian Gravel travaillent avec autant de pertinence sur le détail. Ils sont élaborés à partir des moindres mouvements de la surface, de successions de couches de peinture en aplat qui font émerger de nouvelles couleurs. Construites au fil d’un trait, d’une texture, d’un faux pas, ses compositions exercent le regard à apprécier des pans aux couleurs subtiles, des motifs discrets; ce qui était déjà là: "Je cherche volontairement l’accident", explique-t-il. Le peintre, qui expose trop rarement, présente huit tableaux sur bois.

Moins de l’ordre d’un travail sur la couleur et la composition, la dizaine de tableaux et les quelques dessins que présente Thierry Arcand-Bossé (il était du collectif Point de chute chez Madeleine Lacerte en juillet) sont plus narratifs et plus pop. Icônes de la société de consommation, steak, centrale nucléaire et poulet rôtis y trônent en sujet principal.

Chez Rouje

Jusqu’au 31 août

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Bloc-notes
Transylvanie/Diaspora
Le Lieu avait concocté trois soirées de performances et de projections vidéo à l’îlot Fleurie. Pépin de dernière minute: cinq des six artistes invités de Transylvanie (une des régions de la Roumanie) se sont vu leur visa refusé par l’ambassade canadienne. Les raisons évoquées? Une femme de 25 ans sans enfant, un homme locataire, un autre sans emploi… Cela dit, l’événement aura tout de même lieu et se déroulera lors de deux soirées à l’îlot Fleurie. À voir, le 28 août dès 19 h, les performances de Diaspora, composé de Flutura et Besnik Haxillari (Albanais), Kinga Araya (Polonaise) et Myriam Laplante (Québécoise vivant en Italie…). Le performeur Gusztav Uto, de Transylvanie, qui participait en 1996 à la Rencontre internationale d’art performance de Québec, livrera une performance le 29 août de 19 h à 21 h, ainsi que les artistes Helge Meyer (Russe) et Constanza Camelo (d’origine colombienne). Le tout sera suivi d’une programmation vidéo d’artistes de Transylvanie. Une rencontre-discussion aura lieu le 30 août à 13 h 30 au Lieu sur la situation de l’art actuel en Transylvanie.

La Marée aux mille vagues
Ça se passe du 28 août au 1er septembre à Rivière-du-Loup sur un bateau de croisière (le Grand Fleuve, de Croisière AML, pouvant accueillir 600 passagers). C’est la troisième édition de cette "méga-rencontre" culturelle animée par le sculpteur Armand Vaillancourt et le poète Raôul Duguay, qui amalgameront arts visuels et musique à l’air marin. Pendant 30 heures sans interruption, les participants provenant de diverses régions du Canada s’activeront à couvrir une toile grande de 757 mètres. Le soir venu, le bateau de croisière, amarré sur la pointe de Rivière-du-Loup, poursuivra ses activités. On pourra entendre, le 30 août, Raôul Duguay et le groupe Laizenzymes, et le dimanche, Hart Rouge, de la Saskatchewan.

Est-Nord-Est
Chaque été, le Centre Est-Nord-Est de Saint-Jean-Port-Joli reçoit des artistes en résidence. En collaboration avec le Centre des migrations de Montmagny, Est-Nord-Est et les artistes Manon Labrecque, Diane Landry et la musicienne Chantale Laplante ont réalisé des oeuvres sous le thème de l’accordéon. Jusqu’au 14 septembre au Centre des migrations de Montmagny.