Rentrée arts visuels : Pièces d'identité
Arts visuels

Rentrée arts visuels : Pièces d’identité

Trois portraits, trois artistes dont nous côtoierons les oeuvres cet automne: RITA LETENDRE, ILANA BOLTVINIK et RAFAEL SOTTOLICHIO. Trois regards sur l’identité.

Rita Letendre
Rita Letendre

est une des figures importantes de l’art au Québec, à laquelle le Musée national des beaux-arts du Québec consacrera une exposition rétrospective à compter du 13 novembre prochain. Née en 1928 à Drummondville, Rita Letendre a des origines abénaquises, mais comme on peut le lire dans Rita Letendre femme lumière, publié par les Éditions Les 400 coups, elle se méfie des catégories: "Je ne suis pas métisse, ni noiraude, ni femme-artiste, ni sauvage, ni québécoise, ni ontarienne, ni quoi que ce soit de réducteur, je suis moi! Rita Letendre." Elle fréquente l’École des beaux-arts de Montréal en 1948 où elle côtoiera les automatistes, Borduas notamment, se liant avec l’avant-garde artistique montréalaise, exposera ses premiers tableaux à la galerie l’Échouries et obtiendra rapidement une certaine renommée, à Montréal, New York et Toronto. Dans les années 1960, Rita Letendre séjournera en Europe grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada. Elle vivra en Italie (unie au sculpteur Kosso Eloul), en Israël, puis à Los Angeles et à Toronto où elle a réalisé plusieurs oeuvres d’art public, dont Joy, un grand vitrail à la station de métro Glencarin. Rompant d’abord avec la peinture académique pour développer une oeuvre libre et intense, cette artiste offre une production picturale qui embrasse d’une manière quasi exemplaire toute la seconde moitié du XXe siècle. L’exposition Rita Letendre. Aux couleurs du jour se déroulera du 13 novembre au 4 avril 2004 au Musée national des beaux-arts du Québec.

Ilana Boltvinik
La Chambre blanche reçoit actuellement en résidence une artiste de Mexico City, Ilana Boltvinik. Ses cheveux blonds et ses yeux clairs s’expliquent par ses origines polonaises et son parcours, à l’image de celui de Rita Letendre, en fait une citoyenne du monde. Et c’est fort à propos que cette artiste travaille les notions d’identité et d’authenticité. Depuis son séjour de deux ans à Amsterdam, elle explore à l’aide de Photoshop diverses combinaisons, mixte des esthétiques, des temps et des lieux différents. Elle s’est déjà attaquée aux cartes postales de Mexico City desquelles elle a troqué les cieux trop bleus pour en montrer les horizons décolorés par la pollution. Depuis son arrivée à Québec, elle photographie, telle une touriste, différents sites historiques qu’elle remanie à sa façon. C’est ainsi que la Holy Trinity Cathedral se retrouve couverte de gigantesques graffitis, du genre "Mort au capitalisme" ou "L’art est un produit pharmaceutique pour imbéciles", typiques de ceux qu’on trouve près des Subway du centre-ville. Pendant toute la durée de Systèmes absurdes, Boltvinik photographiera les visiteurs et produira autant de cartes postales inspirées de cartes trouvées à New York, au Mexique ou ici. Des cartes offertes aux visiteurs qui pourront la rencontrer jusqu’au 14 septembre à la Chambre blanche, transformée en manufacture touristique artisanale où l’artiste s’évertue à trafiquer les icônes propres à la ville de Québec. Un travail numérique comme seuls les artistes en arts visuels sont capables de le faire: simple et intelligent.

Rafael Sottolichio
Rafael Sottolichio fait partie de cette jeune génération de peintres qui croient en la peinture, en un certain savoir-faire et qui la font dépasser les vieilles dualités figuration/abstraction. Depuis deux ans, Rafael Sottolichio vit de son art. Soutenu par la Galerie Madeleine Lacerte, qui ouvrira d’ailleurs en septembre une galerie montréalaise (la Galerie Orange, art contemporain, rue Saint-Paul Est), il prépare sa première exposition solo pour la galerie de la Dinan à Québec: "Le fait de me lever le matin et d’aller peindre à mon atelier, c’est un luxe que je peux maintenant me payer… Je touche du bois: ça va bien!" D’origine chilienne, Rafael Sottolichio arrive avec sa famille au Québec en 1975, deux ans après le coup d’État militaire, orchestré par le dictateur Pinochet et ses amis du gouvernement américain. Depuis son bac en arts visuels à l’UQAM, Sottolichio a fait beaucoup de photographies et autant de tableaux. Il termine sa série de paysages américains réalisés à partir de photos: "Je suis rendu au 90e. Mon objectif de 100 paysages est presque atteint!" Contrainte arbitraire pour celui qui prépare maintenant des portraits qu’on pourra voir à Québec: "Ce sont des images qui réfléchissent sur la crise identitaire suscitée par la société de consommation." Malgré leur apparente "légèreté", les tableaux de Sottolichio sont le plus souvent motivés par une critique sociale. Dans ces paysages américains où le passage flou d’une voiture sur une autoroute, tout aussi floue, est fixé par ses pinceaux, on trouve "l’idée de la vie moderne et rapide versus l’idée traditionnelle du paysage comme objet de contemplation. Mais, la contemplation dure ici une fraction de seconde". Rafael Sottolichio expose ses tableaux récents chez Lacerte du 17 octobre au 10 novembre prochains.

Calendrier

Ilana Boltvinik à la Chambre blanche jusqu’au 14 septembre.

Ruth Veilleux à l’Atelier de la mezzanine jusqu’au 19 septembre.

L’Affiche contemporaine au Québec, jusqu’au 5 octobre chez Rouje. Vernissage le 4 septembre.

Paul Walty et Richard Max-Tremblay jusqu’au 5 octobre chez Vu. Vernissage le 5 septembre.

NNNEEESSSSSOOONN au 47e parallèle de Pierre Bourgault. Parcours et débordement. 5 à 7 au Vieux-Port quai no 1 et vernissage à l’Oil de poisson à 20 h le 12 septembre. Jusqu’au 12 octobre.

Deborah Chapman chez Engramme du 5 au 28 septembre.

Hélène Roy au centre d’artistes Regart du 7 au 28 septembre.

Serge Pey et Lise Labrie au Lieu du 12 au 28 septembre.

François Vincent chez Lacerte jusqu’au 7 octobre. Vernissage le 13 septembre.

Mutations de Riopelle du 14 septembre au 9 novembre à la Maison Hamel-Bruneau.

Danielle April à la Maison Hamel-Bruneau du 14 septembre au 9 novembre.

Viva Vittorio, au Musée national des beaux-arts du Québec, du 18 septembre au 29 février 2004.

Michel Goulet à la Chambre blanche du 19 septembre au 10 octobre.

Tania Girard-Savoie à la Galerie des arts visuels du 25 septembre au 19 octobre.

Objets de passage au Musée de la civilisation du 26 septembre au 8 octobre.

Gérard Bélanger chez Estampe Plus du 28 septembre au 23 octobre.

Kader Chiguer au Lieu du 3 au 12 octobre.

Vénus et Caïn. Figures de la préhistoire, 1830-1930 du 9 octobre au 4 janvier 2004 au Musée national des beaux-arts du Québec.

Micheline Durocher et Tristan Fortin Lebreton chez Vu du 10 octobre au 9 novembre.

Rafael Sottolichio chez Lacerte du 17 octobre au 10 novembre.

Rita Letendre au Musée national des beaux-arts du Québec du 13 novembre au 4 avril 2004.

François Morelli chez Engramme du 10 octobre au 2 novembre.

Folie/Culture procède au lancement de la Galerie d’art virtuelle (GAV) le 2 octobre, à l’adresse www.folieculture.org.

Andrew Law et Émilie Santerre-Ayotte chez Rouje du 9 au 26 octobre.

Martin Bureau à l’Oil de poisson jusqu’au 16 novembre. Vernissage le 16 octobre.

Olga Kisseleva à la Chambre blanche du 16 octobre au 16 novembre.

Louise Néron et Gabriel Routhier à la Galerie des arts visuels du 23 octobre au 16 novembre.

Yannick Pouliot chez Engramme du 4 novembre au 7 décembre.

Denis Thibault, Collectif Bélanger-Diaz-Lapierre, Stéphanie Boucher et Hélène Savard chez Rouje du 6 au 23 novembre.

Jean-François Côté et Giorgia Volpe chez Vu du 14 novembre au 14 décembre.

Dougal Dewes chez Lacerte du 15 novembre au 8 décembre.

Marcel Jean à la Galerie des arts visuels du 20 novembre au 14 décembre.

Édith Croft et Mélanie Bédard chez Rouje du 4 au 12 décembre.