Joyce Yahouda : Quoi de 9?
Arts visuels

Joyce Yahouda : Quoi de 9?

Ceux qui courent les galeries auront déjà remarqué sa venue: dans l’incontournable édifice Belgo de la rue Sainte-Catherine, une nouvelle arrivante a fait son apparition. Et elle mérite toute notre attention. C’est Joyce Yahouda qui est de retour dans le réseau de l’art québécois… Celle qui a eu une importante galerie à Montréal dans les années 80 revient dans notre ville après quelques années à parcourir le marché de l’art international ou à présenter, en tant que commissaire, l’oeuvre de ses artistes préférés (telle Sylvia Safdie).

Yahouda se relance avec de nouveaux poulains dans l’expérience pas toujours facile qu’est celle de galeriste (certains diraient de galérien), notamment dans un pays où les acheteurs sont peu nombreux. Mais Yahouda ne manque pas de flair. Elle ouvre sa nouvelle galerie avec une présentation intitulée 1 espace à 9, composée d’oeuvres d’artistes aussi passionnants que Mathieu Beauséjour, Carl Bouchard, Sylvie Cotton, Gennaro De Pasquale, Martin Dufrasne, Massimo Guerrera, Corine Lemieux, Emmanuelle Léonard et Andrea Szilasi. Rien de moins!

Plus tard en saison, Joyce Yahouda nous convie à deux autres événements. Dès le 8 novembre, nous aurons droit à la soirée Gala performance de Céline B. La terreur, où se déroulera une remise de prix parodiant ce type d’événement mondain. Même si je me méfie de plus en plus de l’esthétique kitsch, la trouvant de moins en moins pertinente, ce sera à surveiller. En parallèle à cette soirée de performance aura lieu une expo (jusqu’au 13 décembre) intitulée Désolé, on prend ça au sérieux, avec entre autres Dominique Toutant, Stephen Schofield, Denis Rousseau, Catherine Bolduc, Philippe Hamelin, Cozic…

Pour l’instant, le visiteur pourra admirer l’expo de groupe qui est à l’affiche, en particulier le solo Empire, de Beauséjour, dans la première salle à l’entrée de la galerie. Beauséjour poursuit ici sa recherche formelle et intellectuelle sur les billets de banque. Une vingtaine d’images donnent à voir des détails de ces billets (et même d’argent Canadian Tire) présentés comme des oeuvres d’art. Tout comme, il y a quelques années, Michel de Broin montrait, lors d’une expo chez Skol, comment l’art abstrait avait été récupéré dans le domaine public par le symbole routier désignant les matières dangereuses, Beauséjour interroge ici le type d’art que la culture populaire valorise. Une expo plus pertinente que celle qu’il propose au même moment deux étages plus haut dans la petite salle de la Galerie Optica. Son vidéo au ralenti du film A Clockwork Orange, de Stanley Kubrick, manque de punch malgré le sujet évoqué. Tout ça nous fait trop penser à la technique très esthétisante et prétentieuse des ralentis de Douglas Gordon.

1 espace à 9, artistes variés

Jusqu’au 1er novembre
Empire, de Mathieu Beauséjour

Jusqu’au 11 octobre
À la Galerie Joyce Yahouda