Ballades séductrices d’Ivan Binet : Atours du Québec
Le photographe IVAN BINET présente chez Regart une vingtaine de photographies de paysages, croquées au fil de ses promenades. Retour aux sources.
Depuis quelques années, Ivan Binet a fait une incursion dans l’image manipulée et reconstruite, produisant des paysages panoramiques trafiqués par ordinateur, donnant souvent l’illusion d’un horizon démesuré. Il a exploré en long et en large ce filon, et a eu maintes occasions de présenter ses oeuvres, notamment à Mexico. Ces derniers temps, Ivan Binet a été fort occupé. Il a réalisé six projets d’oeuvres d’intégration à l’architecture, dont le dernier à la Halte routière de Saint-Michel-de-Bellechasse: une murale photographique où des centaines de canards forment un all over imprimé sur un support d’aluminium. Depuis au moins une décennie, Ivan Binet poursuit sa recherche sur le paysage. Il retourne aujourd’hui, le temps d’une exposition chez Regart, à l’essence même de la photographie, considérée comme la saisie d’un moment furtif: "C’est comme passer du clavier à l’écriture manuscrite", explique Binet, qui a derrière lui des années de travaux plus complexes et davantage laborieux. Pour ces Ballades séductrices, il a choisi une dizaine de photographies noir et blanc et autant en couleur. Toutes ont été développées dans les laboratoires de Vu, avec l’aide précieuse (pour les impressions en couleur) du photographe André Barette.
Si ce n’était de certains détails qui relèvent d’un regard personnel, on pourrait considérer certaines images comme des lieux communs photographiques. Ce qui les sauve, c’est la grande dimension des images et la qualité des impressions qui les différencient de n’importe quelle photo de voyage. À Percé, c’est un escalier de béton en ruine qui apparaît au premier plan devant le fameux rocher. À Québec, ce sont des dizaines de câbles de voilier avec la Daishowa à l’horizon. Au Parc du Bic, c’est la foudre qui tombe sur le fleuve. À Tadoussac, ce sont les traces d’une voiture traversant les algues à marée basse. Chaque photographie touche par un motif, par la matière ou par la composition. Voilà des choses qu’on connaît, qu’on reconnaît. Mais surtout, il fallait être là au bon moment. Simples, ces photographies sont apparemment libres de tout contenu discursif ou conceptuel préexistant à l’oeuvre. Elles se rapprochent davantage de cette première impulsion partagée devant une incongruité, une étonnante découverte en nature, la fascination pour un détail. Puisées à même sa banque d’images croquées lors de ses promenades, ces photographies, dégagées d’un certain nombre de contraintes, révèlent aussi la vraie nature d’Ivan Binet.
Jusqu’au 23 novembre
Chez Regart
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Astérix au musée
On l’apprend dès notre arrivée: la potion magique n’existe pas et aucun archéologue n’a encore trouvé de serpe d’or… Cela entendu, on se laisse ensuite guider dans les salles de cette exposition qu’accueille le Musée de la civilisation qui, dans la pénombre, nous font voir un personnage de cire du temps des Romains ou découvrir des pièces d’archéologie (il y en a 200) et, dans la lumière, nous amènent dans des reconstitutions tridimensionnelles célébrant la fameuse BD d’Uderzo et Goscinny. On y joue à des jeux interactifs. On presse des boutons, taquine du clavier: les trucs de circonstance, quoi! On s’amuse en s’éduquant. L’exposition, qui vient du Rijksmuseum van Oudheden de Leiden aux Pays-Bas, est aussi un prétexte pour comparer la fiction et la réalité et nous amène au "coeur de la vie dans l’Empire romain". Sur notre route, quelques curiosités: un buste de César, des dés en os datant des IIe-IIIe siècles, un sanglier empaillé. Arrêt nécessaire lors de cette visite du village gaulois de carton: l’Auberge de la brise vivifiante, où on peut voir 37 dessins originaux d’Uderzo. Pour les "fadas de BD". Jusqu’au 2 janvier (profitez des mardis gratuits).
Prescription de Folie/Culture
Folie/Culture nous invite à une soirée multidisciplinaire le vendredi 7 novembre. Dix artistes passeront à l’action simultanément deux heures durant. De Montréal, Pierre Beaudoin, Sylvie Cotton, Devora Neumark et Karen Spencer. De Québec, Steeve LeBrasseur, Hélène Matte, Christian Messier, David Michaud et Christine St-Maur, et du Saguenay, Patrice Duchesne. Autant d’artistes avec une certaine expérience de la performance qui proposeront des actions solos autour du thème de la prescription. Sous la direction artistique de Denis Simard, Prescription est envisagée dans son sens médical et aussi social, comme habitude et code de comportement. Dès 20 h, à la Salle Multi de Méduse.
Claude Pelletier chez Linda Verge
Claude Pelletier fait toujours des paysages inventés, efficaces et sereins. De grands formats, des couleurs terre, beaucoup de textures et de sensualité. Des paysages qui ne révolutionnent peut-être pas le genre mais qui demeurent très personnels. C’est probablement pour toutes ces raisons que ses oeuvres s’envolent comme des petits pains chauds. À voir, si d’aventure vous passez sur l’avenue des Érables. Jusqu’au 20 novembre.
Vernissage
À ne pas manquer, l’inauguration des photographies récentes de Denis Thibault, chez Rouje, les propositions du Collectif Bélanger-Diaz-Lapierre, et les oeuvres de Stéphanie Boucher et d’Hélène Savard. Le jeudi 6 novembre dès 17 h.