Notes Arts visuels
Arts visuels

Notes Arts visuels

Apologie du désordre
J’avais beaucoup aimé son expo à la Galerie Circa, en 2000. Intitulée Rets, elle donnait à voir un immense réseau de cordages de papier, sorte de grande toile d’araignée tenant le spectateur à distance ou l’obligeant tout au moins à des contorsions multiples pour entrer dans l’espace de la galerie. Marie-Josée Laframboise, qui fait maintenant partie des artistes représentés par la Galerie Pierre-François Ouellette (avec quelques autres, tout aussi intéressants, comme Luc Courchesne, Michel de Broin, Jérôme Fortin, Karilee Fuglem, Ed Pien…), poursuit sa recherche formelle autour de l’idée de réseaux.

Ces jours-ci, Laframboise a pris possession des murs de la Galerie Pierre-François Ouellette avec une structure visuelle qui semble plus technologique. De partout émergent des câbles de couleurs qui font penser à des lignes de téléphone ou des connexions Internet. Comme si la galerie d’art existait avant tout dans sa capacité à tisser des liens avec d’autres mondes (d’autres galeries? d’autres villes? des collectionneurs?). Ces autres mondes restent invisibles, mystérieux, ce qui leur conserve encore plus de pouvoir. Les réseaux de câbles font aussi penser à des poils, comme si la galerie était aux prises avec une crise d’hirsutisme majeure, le spectateur étant ramené au niveau d’une petite puce accrochée au corps immense du milieu de l’art.

Même si les dessins ne sont pas tous aussi efficaces que l’installation, ils parlent avec autant de pertinence de réseau, de parasitisme, de prolifération. Intitulés Petits désordres, ils font référence à des schémas organisationnels ou de pensée d’une grande complexité. Ce n’est pas la clarté du réseau et des liens qui ici l’emporte mais, bien au contraire, la prolifération presque anarchique des contacts qui fait oeuvre.

Jusqu’au 15 novembre, à la Galerie Pierre-François Ouellette

À surveiller
– Le jeudi 6 novembre, à partir de 17 h, a lieu le vernissage de l’expo d’Armand Vaillancourt au Centre des arts contemporains du Québec à Montréal (4247, rue Saint-Dominique). Cela s’intitule Ce n’est pas parce qu’on a parlé qu’on a dit quelque chose… Il faudra voir comment Vaillancourt s’en prend à la langue de bois et aux discours vides de sens.

– Le samedi 8 novembre, à 16 h, le peintre Barry Allikas rencontrera le public à la Galerie Sylviane Poirier, dans l’édifice Belgo, 372, rue Sainte-Catherine Ouest, local 234.