Jean-Marie Bélanger : Appât
Arts visuels

Jean-Marie Bélanger : Appât

"Jean-Marie Bélanger transforme le caractère sexuel traditionnellement dévolu à la poire […] en symbole du scrotum de l’homme." La dizaine d’oeuvres de JEAN-MARIE BÉLANGER, qui occupent présentement la salle principale du Centre d’exposition l’Imagier, ne présentent pas la teneur symbolique que nous annonce la galerie. À mon avis, ni la poire, ni la chaloupe, deux motifs récurrents dans les oeuvres, ne m’ont convaincu de cette appropriation symbolique sous-entendue plus haut.

Et, pourtant ces tableaux nous touchent. Malgré mon désaccord face à l’objectif des oeuvres de cette exposition, avouons que Jean-Marie Bélanger maîtrise son médium. Les couleurs ont une résonance particulière et les motifs n’arrivent pas là en vain. Par exemple nous trouverons dans les compositions, constituées par le motif de la chaloupe, une idée d’horizon, de marée qui se trame en filigrane. Cette image maritime nous est fournie par celle des embarcations qui rejoignent les sens les moins sollicités habituellement dans les galeries. Sans vouloir faire de poésie, nous conviendrons que les épaves se synchronisent avec un bruit de vagues et des effluves de marée basse.

Les poires nous interpellent parce qu’elles ne semblent correspondre à aucune image générique de poire. Elles parlent à nos sens, plus qu’elles s’adressent à notre raison. Bref, les oeuvres de Bélanger ne s’ouvrent pas vers des généralités souvent inutiles. Il n’y a pas cette surcharge de messages qui font "intelligent" que s’imposent souvent les artistes.

Attenant l’exposition de Jean-Marie Bélanger, Appât, on nous présente les sculptures de Bozica Radjenovic dans la mini-galerie. Ces sculptures se veulent une réflexion sur la réalité et sur le corps comme objet de désir et capteur d ‘émotions d’où s’inscrit toute relation interpersonnelle. Bien qu’elles soient issues de techniques différentes, et de dimensions et de matériaux variés, les oeuvres de Radjenovic semblent mystérieusement s’accorder ensemble et valent la peine d’être vues.

Jusqu’au 14 décembre
Au Centre d’exposition l’Imagier
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