Marie-France Nitski : Happiness en décembre
Imaginaire en folie de MARIE-FRANCE NITSKI c’est du printemps servi à la porte de l’hiver, une chaleur comparable à un chocolat chaud servi dans une tasse en forme de coeur…
Artiste de Chelsea, Nitski s’est autrefois impliquée chez Enriched Bread Artists, a exposé au Mexique, en Allemagne, au Chili, au Brésil et en Bolivie. Dans la région, elle apparaît régulièrement dans différentes expositions collectives et individuelles, à Ottawa comme au Québec. À chaque année, depuis 1992, elle ouvre les portes de son studio par le biais de la Tournée des artistes dans leur milieu, en plus de s’impliquer dans l’éducation auprès des jeunes.
Imaginaire en folie est inspiré des mythes et légendes, des bestiaires, et présente des personnages expressifs aux limites du monstrueux, du primitif, du carnavalesque, dignes des univers enfantins. Plutôt comblée, chaque oeuvre regorge d’humains et de bêtes, les uns collés sur les autres, chacun bien heureux de l’être. Dans Le clan, un coeur est donné à une femme par une chèvre dionysiaque… L’ambiance est au "tout le monde est gentil, tout le monde est content", genre jardin d’Éden. L’artiste est peut-être Noé chargeant sa toile d’animaux et d’êtres de toutes sortes dans la création d’un monde nouveau, meilleur, merveilleux… Même le choix des titres, Jardin de joie, par exemple, révèle cette volonté de créer et de répandre un brin de bonheur autour de soi comme le font les oeuvres de Marion Tuu’luq.
La palette de couleurs vive et explosive est caractéristique de l’ensemble de la pratique de Nitski. Les masses de couleurs aux contours affirmés s’entremêlent, jouant avec les limites de la représentation et l’abstraction, de l’ordonné et du chaos. Parfois, l’artiste joue avec l’ombre et la lumière, comme dans Fécondité où une ligne verticale sépare les tableaux en deux, lumière à gauche, ombre à droite. Nitski utilise également différentes techniques tel l’assemblage et le collage, tout comme différents supports, métal, papier, bois, etc. Aussi énergétique qu’un Riopelle ou un Pollock, chaque tableau transpire la spontanéité, tant par le plein que par les couleurs, les traits, les grattages, les coups de pinceaux, amenant une richesse picturale à la planéité des masses colorées.
Enfin, les oeuvres de Marie-France Nitski font appel à l’imaginaire, peut-être pour en combler le manque de plus en plus flagrant de notre société. Elles vous offrent une légèreté printanière qui, par contagion, saura peut-être sortir en vous vos côtés gentil, loufoque, imaginatif…
Au Foyer de la salle Odyssée, le lieu s’avère propice pour la rencontre entre les arts visuels et le théâtre. Ainsi, Anna Luczak et Antoni Romaszewski y présentent Théâtre, chacun s’inspirant à sa manière de l’univers littéraire. Luczak propose une série de toiles abstraites, où apparaissent parfois des femmes, avec inscriptions au pochoir telle Dimanche – De l’autre côté… Samedi – Venise, et ainsi de suite. Romaszewski, lui, possède une approche plus surréaliste, dadaïste. En hommage à Franz Kafka, Jean Genet, et bien d’autres auteurs de théâtre, l’artiste offrent une vingtaine de fenêtres, chacune ouverte sur la contemplation.
Jusqu’au 14 décembre
Au Centre d’exposition Art-Image
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