Il était une fois… Noël : Le tour du monde en 80 pas!
Arts visuels

Il était une fois… Noël : Le tour du monde en 80 pas!

God is an American , chantait Jean-Pierre Ferland. Le Musée Pierre-Boucher ne manque pas, lui non plus, de semer un vent de confusion. Jusqu’au 11 janvier, il expose des crèches où l’Enfant-Jésus présente les traits de différentes nationalités.

Même si Noël n’est pas fêté dans tous les foyers du globe, ses somptueux atours semblent en fasciner plusieurs. C’est du moins le constat que l’on fait en parcourant la centaine de crèches et d’ouvres à caractère religieux de la nouvelle exposition du Musée Pierre-Boucher.

Bien campé dans Il était une fois… Noël, on ne peut s’empêcher de penser que l’histoire de la Nativité vient d’en prendre un coup. Comment ne pas se sentir déstabilisé devant un Enfant-Jésus qui tantôt arbore un look du Grand Nord, et l’instant d’après se la coule douce sous les palmiers? Quelle expression adopter devant une ribambelle de Rois mages vêtus d’une tuque et d’une chemise à carreaux? Quoique étonnante, cette diversité d’interprétations rend le périple à travers les différentes salles de l’établissement de la rue Laviolette tout à fait délicieux; elle réveille l’enfant qui sommeille en chacun de nous. Mais il faut tout de même laisser un peu de sa culture personnelle au vestiaire pour sauter sans filet dans cette magie de Noël rafraîchie.

Passeport pour Noël
L’exposition revisite de façon colorée l’heureux événement qui s’est produit un 25 décembre il y a un peu plus de 2000 ans. Elle voyage à travers l’oil d’une multitude de pays, dont la Russie, l’Italie, l’Autriche, la Pologne et la Chine. Chacune des ouvres présentées traduit donc une culture, un milieu de vie. "Chaque artiste trouve une essence qui a un lien de parenté avec ses origines. Par exemple, nous avons une crèche qui vient du Bas-du-Fleuve et qui a été faite en os de poisson", souligne la directrice du musée, Françoise Chainé. D’autres réalisations tout aussi inusitées ponctuent Il était une fois… Noël. La série de personnages de la Côte-d’Ivoire sculptés dans le bois d’ébène, la crèche en nacre de perles de Jérusalem ou celle en sable moulé des Îles-de-la-Madeleine surprennent beaucoup du fait qu’elles ont été fabriquées à partir d’éléments disponibles dans l’environnement immédiat de leur créateur.

Voilà maintenant 14 ans que le Musée Pierre-Boucher organise une exposition de crèches à l’occasion du temps des Fêtes. Cet hiver, bien qu’elle aime s’ouvrir sur le monde, la galerie accorde une importance particulière aux artisans du Québec et du Canada. Elle regroupe entre autres des ouvres de plusieurs sculpteurs de Saint-Jean-Port-Joli et des santons d’argile de la Trifluvienne Madeleine Robillard, qui illustrent les métiers d’arts de la province. Depuis une décennie, elle travaille en fait à renouveler constamment ses acquisitions, ce qui n’est pas une mince tâche. Chaque Noël, elle met donc ses espoirs en de généreux collectionneurs, qui lui prêtent certaines de leurs pièces pour la durée de l’événement. Afin de contrer une absence de nouveauté, le Musée commande aussi quelques ouvres à des artistes. Françoise Chainé remarque malgré tout un regain de la popularité des crèches: "Ça s’explique peut-être par l’apparition d’un nouveau marché ou un retour aux sources de la part des citoyens".

Jusqu’au 11 janvier
Au Musée Pierre-Boucher
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