Christine Lebel : Banana Split
"Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es…" Telle est la prémisse derrière l’exposition Banana Split présentée à la Galerie Horace dès vendredi. Une exposition où les recettes familiales et les pains aux bananes sont élevés au rang d’ouvres d’art pour mieux nous faire réfléchir sur les notions d’identité et de partage.
L’échange entre l’artiste et le public est au cour de cet événement, qui ne manque pas d’originalité. L’artiste montréalaise Christine Lebel reconstituera sa petite cuisine du Plateau-Mont-Royal entre les murs de la galerie. Et les fins de semaine, elle sera sur place pour cuire des pains aux bananes et recevoir les visiteurs. Ceux et celles qui lui apporteront une recette familiale, écrite à la main, repartiront avec un petit pain en forme de cour et la recette de l’artiste, qui lui vient de sa grand-mère.
L’objectif de cette démarche? La rencontre et le processus de partage. "Je veux connaître l’histoire des gens, créer un lien avec eux. Nous vivons dans un monde où il y a beaucoup d’isolement. Il n’y a plus de rapprochements. On ne prend plus le temps de se parler!", déplore Christine Lebel, qui compte sortir des murs de la galerie pour aller rencontrer les jeunes et moins jeunes jusque dans les écoles et les résidences pour personnes âgées.
Avec tout le patrimoine culinaire qu’elle aura accumulé, Christine Lebel veut constituer une collection de "recettes-réconfort", d’où l’importance du rôle des visiteurs lui offrant une recette transmise par la famille ou par des amis. "J’aimerais que ce soit une recette qui leur rappelle un souvenir ou une personne", précise-t-elle. Autre exigence: la recette doit être écrite à la main. "Je tiens à ce que le spectateur me transmette une part de son histoire identitaire, en y mettant sa griffe personnelle!"
Drôle de cocotte
Le travail de Christine Lebel ne manque certes pas d’humour. Pour une précédente exposition intitulée Je serai… ta cocotte, elle a fait mouler différentes parties de son corps en chocolat. L’artiste a aussi récemment réalisé une série de photos au gymnase avec des haltères où des gâteaux en plâtre faisaient office de poids.
Dans l’ouvre de l’artiste, quelques thèmes reviennent de façon récurrente: la séduction, la nourriture, l’amour, le réconfort… "Je pose, de façon consciente, des gestes du rituel quotidien qui caractérisent l’univers féminin: séduire, coudre et cuisiner afin de renverser la vapeur et de proposer une vision qui est mienne. J’aime bien questionner en rigolant!" À découvrir.
Du 9 janvier au 15 février
À la Galerie Horace
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