Rentrée arts visuels : Quesqu’on mange c’t’année?
Voici un aperçu des tablées artistiques consommables entre janvier et juin. La digestion varie selon la richesse des œuvres.
ART-IMAGE servira dès le 16 janvier, Espaces intérieurs de Ginette Daigneault, une installation de photographies numériques, suivi 12 mars de Jarmila Kavena et son installation La Fonderie, lieu qu’elle considère fascinant, tant pour le microcosme de la matière que pour sa présence dans la macrostructure du monde. Fin avril, Christos Pantieras offrira Migrateurs, où il étudie le récit caché des malles, des contenants et des boîtes. Viendra le 17 juin, Comme sur des roulettes!, thème de l’exposition Émergence!, volet annuel célébrant les talents de jeunes artistes d’ici.
Depuis le 11 janvier, AXENÉO7 vous donne la possibilité de consommer Tout est parfait de Sylvain Bouthillette, où une diversité déroutante d’éléments et de moyens s’oppose, de prime abord, à l’idée d’unité sous-jacente au titre. Le 15 février, Denis Farley offrira Déplacements, trois suites photographiques, dont l’une étant la continuité de sa participation à Fissions singulières, projet d’AXENÉO7 dans un bunker antinucléaire. Fin mars, viendra Des choses abjectes censé secouer nos conceptions du beau, et en mai, Le Chant, une exposition de photographies de quatre artistes français suite à une résidence à DAÏMÕN.
En métiers d’art, à partir du 21 janvier, L’Espace Pierre-Debain présentera Signes et lignes de Ghislaine Fauteux-Langlois, des bijoux et pièces inspirés de formes anciennes signifiant force et vie. En mars, Geneviève Lebel proposera Le cycle végétal et autres coquilleries, où coquilles, lumière et éléments naturels cohabitent pour rendre hommage à la Nature et aux forces de ce monde. Fin avril verra le tour de Paula Murray avec Les forces du stress, des récipients de porcelaine explorant la relation entre l’expérience physique et le cheminement de l’âme.
La galerie Montcalm servira, dès le 15 janvier, L’Inexorable destin de Reid McLachlan, où cette fois et pour la première, l’artiste aura mijoté, à part ses huiles, une installation à partir de ses objets fétiches. Le 4 mars, sera offert l’exposition Anthropie 1982-2004 de Jacques Charbonneau, intéressé par les comportements du visage et de son image dégénérative à travers différents procédés technologiques. Fin avril, aura lieu Fernand Toupin – l’œuvre peint, 1949-2002, titre d’une rétrospective itinérante de ce peintre québécois. Et enfin, à la mi-juin, Marcio Melo vous ouvrira son univers ludique et coloré.
L’Imagier présente, depuis le 11 janvier, Régénération de Dawn Dale, saisissant l’essentiel de la vie par le biais d’une histoire ancienne, tandis que Nature hivernale de Sandra Hawkins cherche à révéler les mystères profonds de l’être, mariant corps et nature. Fin février, Jocelyn Gasse présentera ses toiles expérimentant le mouvement et la lumière en tant qu’atmosphère, tandis qu’en avril, Richard Fulham proposera Le voyage imaginaire, nous invitant dans les univers d’artistes "collagistes" internationaux. Le 9 mai, Hans J. Mettler promet beauté et magie des pays de l’Asie du Sud-Est, tandis que Maria Alcorta offrira Reliquaire, une collection d’icônes espagnoles de la Vierge transformée.
La Galerie d’art d’Ottawa offrira à partir du 16 janvier, Plein espace: L’art moderne de la Collection Firestone d’art canadien de la commissaire Emily Falvey, Courants, une sélection du travail de Katherine Knight réalisé depuis 25 ans, ainsi qu’un film de Paulette Phillips, The Floating House, une méditation sur la mémoire et la perte. Fin mars, surveillez l’exposition de Sylvain Cousineau regroupant une cinquantaine de photographies constituant plus de trente ans de travail.
D’entres ses nombreux plats, le Musée des beaux-arts du Canada propose, jusqu’en février, Le milieu bâti, une série d’intérieurs d’artistes mettant en évidence le banal et l’inquiétant, les tensions propres à l’architecture moderne et des visions contre utopiques de villes futuristes. À venir, en février, Voix Discordantes, avec Yinka Shonibare entre autres, questionnera le racisme, le colonialisme, l’identité et l’injustice, soulignant du même coup le Mois de l’histoire des Noirs. Également en février, sera présenté le travail de David Rabinowitch, un sculpteur conjuguant les champs apparemment opposés de la gravité et de la perspective. C’est à partir du 24 janvier que sera présentée, au MCPC, l’œuvre de Christine Davis, Tlön, ou comment j’eus entre les mains un vaste fragment méthodique de l’histoire totale d’une planète inconnue et Apte / Inapte. Un survol, de Nell Tenhaaf.
La galerie 101 vous délectera, à partir du 15 janvier de récits photographiques de James Prior, retraçant le quotidien monotone de James Pierre (et de son chat Pom Pom) dans sa maison conçue et décorée au féminin et Translittération de Dawit Petros. Le 21 février aura lieu Pigeon Holed, une table ronde sur l’art autochtone de la région d’Ottawa. 18 mars, sera présenté une exposition de Gabriele Di Matteo questionnant l’héroïsme et le progrès, ainsi que Tapisserie de María Lezón. Du 19 janvier au 22 mars aura lieu la deuxième série de dialogues sur l’art et l’architecture, Unboxed II.
Dès le 15 janvier, SAW Vidéo saura vous gaver de Game Over, une exposition collective comprenant installations vidéo et monobandes portant sur le jeu d’enfants tel le lip sync, les jeux vidéo, les maquettes. Au vernissage, sera lancé le livre L’art vidéo, une première nord-américaine, alors que le Club SAW présentera The Adventure Starts Here du collectif Daddy Buy Me a Pony, où un virus destructeur sera démontré "live" sur un ordinateur. Enfin, le 6 mars, Les Prix Golden Cherry de la Galerie SAW, plus de quarante prix, dont le Biggest Ego, seront décernés par le public.
Et dire que rien de tout cela ne fait engraisser! On serait bien fou de passer sous la table, non?