The Found and the Familiar : Souvenirs retrouvés
Arts visuels

The Found and the Familiar : Souvenirs retrouvés

Sourires forcés et absence de spontanéité font souvent partie des photographies qu’on prend pour immortaliser les moments marquants de notre vie. L’exposition The Found and the Familiar: Snapshots in Contemporary Canadian Art nous renvoie cette réalité en plein visage et interroge la façon dont on utilise la photo pour préserver notre mémoire collective.

Présentée à la Galerie d’art de l’Université Bishop’s, The Found and the Familiar regroupe le travail de 10 artistes canadiens qui créent à partir de photographies anonymes ou provenant de leur album de famille. Avec le regard des artistes, les photos prennent un nouveau sens, nous rappelant que la mémoire est une faculté qui oublie.

Parmi les œuvres qui accrochent l’œil, Preserves d’Adrienne Lai. L’artiste a imprimé des photos personnelles sur des pierres qu’elle a ensuite mises en conserve dans des pots Masson. Au fil des jours, les mousses se développent sur les pierres et viennent obscurcir les images. Une autre installation, Sightings de Germaine Koh, se révèle particulièrement troublante. L’œuvre est constituée d’un présentoir de cartes postales imprimées à partir de photos ratées, que l’artiste a trouvées et qui avaient été soit perdues, soit jetées.

"Cette œuvre peut sembler choquante car, d’une certaine façon, les gens se sont débarrassés de ces photos, mais l’artiste les remet en circulation et leur permet de poursuivre leur histoire", explique l’une des commissaires, Sophie Hackett.

Créée il y a un an à Toronto, l’exposition est née à la suite d’un questionnement de Sophie Hackett et de sa collègue Jennifer Long sur le rôle des photographies dans la vie des gens. "Nous avons remarqué que les instantanés étaient les mêmes d’une famille à l’autre. Les gens immortalisent des moments de bonheur, des étapes de vie comme les premiers pas ou la première communion. On ne prend pas des photos quand on a un gros rhume." soulignent les deux jeunes femmes.

Le choix des commissaires a été guidé par des œuvres très fortes, tant du point de vue visuel que conceptuel. Des œuvres qui proviennent de diverses époques, des années 70 à aujourd’hui. Dérangeant, mais éclairant.

Jusqu’au 21 février
À la Galerie d’art de l’Université Bishop’s
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