Marie Sarah Gilbert-Deschênes : Désaccords
MARIE SARAH GILBERT-DESCHÊNES avoue avoir été surprise de remporter le Prix Silex 2003 avec sa toile Présence par quatre, celui-ci étant habituellement décerné à des finissants en sculpture.
Animée par une pensée contradictoire, Marie Sarah Gilbert-Deschênes cherche à faire mentir l’art contemporain. Si les créateurs à la page, doublement intéressés par les installations et les performances, ont relégué la peinture aux oubliettes, la jeune Mauricienne nourrit la ferme intention de lui redonner ses lettres de noblesse. "La peinture n’est pas morte!" affirme-t-elle, une étincelle dans l’œil.
Naïve? Illusionnée? Audacieuse? La bachelière ès art de l’Université du Québec à Trois-Rivières est convaincue de la possibilité de rendre l’art pictural plus actuel. Comme projet de fin d’études, elle a donc allié la sculpture à une toile mesurant 17,5 pi X 9 pi. C’est d’ailleurs cette œuvre gigantesque qui lui a valu les honneurs de l’Atelier Silex. Intitulée Présence par quatre, la création met en scène quatre corps abstraits (deux de femmes et deux d’hommes), imbriqués les uns dans les autres. Au centre, sur une structure de métal courbée, une image en bande numérique dévoile les croquis ayant servi à sa conception. "Je n’avais aucun point de départ pour cette œuvre. Je voulais simplement m’éclater, m’amuser!" échappe la sérieuse diplômée. Éclatement par la couleur, par le format.
L’artiste, en constante exploration, se dit très heureuse de son prix, celui-ci lui permettant de présenter une exposition solo d’une durée de deux semaines à l’atelier de la rue Père-Frédéric. Une première dans sa jeune carrière. Sans doute moins productive au cours des derniers mois, Marie Sarah Gilbert-Deschênes a choisi de présenter trois œuvres réalisées pendant ses études de premier cycle. Bien qu’elles aient été produites à des époques différentes, ses compositions sont étonnamment liées par une thématique et une caractéristique identiques: l’Homme et le métal. Chacune d’entre elles questionne les limites physiques et sociales de l’être humain, en plus de se parer soit de bronze, soit de fer. "J’aime employer le fer avec des couleurs et des textures; ça complexifie le travail", précise l’artiste multidisciplinaire.
Outre sa pièce maîtresse, la brunette expose Bétonne-moi pas, un quintette de corsets en béton qui suggère l’idée d’une masse humaine coulée dans un même moule, ainsi qu’une toile sans titre.
Jusqu’au 28 janvier
À l’Atelier Silex
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