Ulysse Comtois : Cartésien et romanesque
Les amateurs d’arts visuels sont choyés par le Musée des beaux-arts de Sherbrooke cette année. Après avoir présenté des œuvres inédites de Pierre Gauvreau, l’institution poursuit dans la voie de la nouveauté en dévoilant pour la première fois au grand public des sculptures d’Ulysse Comtois.
Élise Giguère
Aujourd’hui décédé, Ulysse Comtois n’a jamais hésité à bousculer les conventions. Récipiendaire du prix Paul-Émile Borduas en 1978, l’artiste originaire de Granby concevait, dans les années 60 et 70, des sculptures modernes, géométriques et usinées. Les 20 dernières années de sa vie ont toutefois marqué une rupture dans sa création. Et c’est cette "rupture" qui est mise en valeur au Musée des beaux-arts, à travers une trentaine de sculptures modelées à la cire.
Ulysse Comtois a décidé de se consacrer au modelage à la suite d’un séjour en Europe. "Il voulait s’insérer dans l’illustre famille de l’histoire de la sculpture. Pour lui, la grande tradition de la sculpture, c’était Donatello, Gonzalez, Rodin… Il lisait continuellement sur les grands maîtres", raconte la conjointe de feu l’artiste, Louise Masson. Après s’être inscrit dans la famille automatiste, Comtois s’est donc intéressé à un travail plus figuratif. "C’était difficile à prendre pour la critique et le public, note Louise Masson. D’ailleurs, ni le marché, ni la critique, ni les collectionneurs ne se sont intéressés à ça. On l’a fixé dans les années 70."
De taille relativement modeste, les sculptures exposées au Musée sont faites d’une base de bois que l’artiste recouvrait de morceaux de cire modelés à la chaleur d’une lampe. Faute de moyens, la plupart de ses œuvres n’ont jamais pu être coulées dans le bronze, comme l’aurait souhaité l’artiste.
Intitulée Ulysse Comtois. Cartésien et romanesque, l’exposition fait aussi place à des tableaux de Comtois. Le côté cartésien est dévoilé dans ces 25 toiles aux formes géométriques et le côté romanesque se révèle surtout dans les sculptures. "Ulysse était un artiste qui n’hésitait pas à faire des courts-circuits dans l’histoire", fait remarquer Louise Masson.
Notons que le mardi 10 février, le Musée tient un encan d’œuvres d’artistes de la région à titre d’activité de financement. Il reste encore quelques billets. Pour info: Diane Marie-Charron, 821-2115.
Jusqu’au 25 avril
Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke
Voir calendrier Arts visuels