François Simard: Trois suites : Révolution tranquille
François Simard expose pour la première fois à la Galerie Le 36, où il présente trois grandes toiles peintes avec autant de rigueur que de désinvolture. Un tableau peut en cacher un autre.
François Simard a choisi la peinture et s’il doute de quelque chose, ce n’est pas de savoir s’il doit s’y consacrer ou non. Son travail a d’ailleurs été rapidement remarqué par les peintres aguerris qui l’entourent. À la Galerie Le 36, où Marcel Jean l’a invité à exposer, François Simard présente des tableaux aux formes et aux couleurs brossées avec assurance. Les superpositions se laissent voir; l’exécution est rapide; les compositions, rythmées. Ce jeune artiste cherche radicalement à exclure toutes formes de représentation dans sa peinture. Prolongement de l’idéal moderniste doublé (heureusement!) d’une attitude qu’on pourrait qualifier de désinvolte et, assurément, d’audacieuse.
Sa peinture est basée sur un code et des contraintes que le peintre s’impose – et se fait aussitôt un devoir de ne pas respecter! Une de ses stratégies: "Chaque coup de pinceau est organisé par une logique à partir d’un axe de symétrie." Cela dans le but de construire un univers clos, de ne pas référer au monde extérieur, etc. Mais soyez rassuré: il ne s’agit pas ici que d’une démonstration ou que de l’application d’un système. La preuve? Quand on lui demande ce qu’il aime dans la peinture, François Simard répond d’emblée: "C’est l’inattendu, c’est de ne pas savoir ce que je vais peindre…"
Simard utilise de grandes bâches de peintre en bâtiment où les longues coutures ponctuent au hasard les surfaces sur lesquelles il épand une peinture industrielle, des couleurs au Latex, des verts, des gris, des beiges "ratés" qu’il se procure à la quincaillerie du coin. Des couleurs abandonnées, inadéquates et risquées qu’il récupère. Il n’est pas le premier à le faire, mais il le fait bien. Celui qui tente "d’inclure la théorie dans sa pratique" est manifestement stimulé par la réflexion sur l’art et sur la peinture. Mais ce qui compte, en définitive, c’est le résultat. Et il est convaincant.
Jusqu’au 22 février
À la Galerie Le 36
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Bloc-notes
Smurfistan
Jamélie Hassan revient à la Chambre blanche après sa première visite, il y 10 ans, afin de souligner le 25e anniversaire du centre. L’artiste née à London en Ontario recevait en 2002 le Prix du Gouverneur général. Pour Smurfistan, une partie de l’espace d’exposition a été transformé en chambre d’enfant. Du papier peint aux figurines, des Schtroumpfs de tout acabit côtoient soldats, cow-boys et dragons. Cette cohabitation de l’univers privé de la chambre avec celui de la galerie questionne la notion d’identité à travers l’univers d’un enfant (ici son fils d’ascendance libanaise); la chambre d’enfant étant envisagée "comme un laboratoire social". En parallèle, on peut visionner une courte bande vidéo réalisée par l’artiste. L’installation participe de manière exemplaire à ébranler "la conception que nous nous faisons de l’art en tant qu’objet". À voir, jusqu’au 22 février.
Vendredi 13 au Lieu
Le performeur Christian Messier a réuni, sous le titre Chinook-2, une dizaine d’artistes (la plupart des étudiants) qui passeront à l’acte lors d’une soirée de performance. Comme à l’habitude, l’entrée est libre et la soirée débute dès 20 h.