Un trentième de seconde : Clichés de la rue
Arts visuels

Un trentième de seconde : Clichés de la rue

Fasciné par le monde méconnu de la rue, le photographe GUY TREMBLAY a décidé de mettre en scène des jeunes et des travailleurs de rue dans Un trentième de seconde, une exposition qui, en plus de proposer de fort jolies photographies, vient briser plusieurs préjugés.

Dans les 19 photographies de Guy Tremblay, exit les clichés de la rue. Pas de graffitis, pas de vêtements déchirés, pas de regards vitreux, pas de bâtiments squattés. Que des jeunes et des moins jeunes, qui, devant un fond neutre, nous regardent droit dans les yeux. Et bien malin celui qui pourrait dire qui est le travailleur de rue et qui est le jeune.

Mais comme l’explique le photographe, sa série va au-delà de ce fait, puisqu’elle nous montre avant tout des gens dans toute leur humanité. "En réalisant cette série de photographies, j’ai voulu faire tomber nos préjugés. Chaque individu est important et vit ses difficultés. Avant de juger, on devrait être plus ouverts. J’ai essayé de poser un regard différent sur le milieu de la rue. Il y en a, parmi ces jeunes – et moins jeunes -, qui ont une job, des enfants. Mais ils ont eu à affronter un problème qu’ils ont eu de la difficulté à régler, explique le photographe. Ce que j’ai voulu montrer, c’est le beau côté de la personne. Quand je regarde ces photos, j’ai envie d’être ami avec chacune d’elles. Je ne voulais pas montrer le côté misérable. Je voulais apporter un vent d’optimisme en aidant à mieux faire connaître ce milieu."

C’est après avoir donné bénévolement des cours de photographie à ces jeunes en difficulté que Guy Tremblay a eu l’idée de son exposition, montée grâce à l’aide de la Coalition des travailleurs de rue de Sherbrooke. "C’est extraordinaire la relation de confiance qui s’installe entre les travailleurs et les jeunes. Les travailleurs de rue apportent beaucoup d’écoute et de compassion. C’est une véritable relation d’amitié et de confiance qui s’installe."

Et pourquoi l’exposition s’intitule-t-elle Un trentième de seconde? "Parce que c’est comme si je leur avais pris un trentième de seconde de leur vie", répond le photographe. Un trentième de seconde qui réussit à faire tomber bien des clichés.


Jusqu’au 29 février
À la Maison des arts et de la culture de Brompton
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