Côte à côte : Art complice
Intéressante réflexion que celle formulée ces temps-ci à la Galerie Horace. Formant un couple dans la vie, les artistes JULIE OUELLET et JEAN-SÉBASTIEN DENIS y présentent Côte à côte, une exposition de peintures où le duo s’interroge sur l’influence que chacun exerce sur l’œuvre de l’autre.
Julie Ouellet et Jean-Sébastien Denis forment un couple depuis sept ans. Ils partagent le même atelier avec quelques autres artistes. Ils créent donc côte à côte, dans le même espace, mais de façon indépendante.
Alors qu’elle peint des tableaux figuratifs – surtout des corps nus en apesanteur -, il travaille dans l’abstraction. Ses tableaux sont faits de taches et de traits qui semblent avoir été peints de façon énergique et même frénétique.
Le travail de l’un peut sembler à mille lieues de celui de l’autre. Pourtant, on trouve plusieurs similitudes dans l’œuvre des deux artistes. À commencer par les teintes utilisées. Des couleurs terre surtout, des beiges, des noirs, un peu de vert. Des taches noires reviennent aussi de façon récurrente dans leurs tableaux respectifs. Les éléments flottants et l’absence d’horizon aussi. "De toute évidence, la proximité de l’autre, à la fois dans l’intimité et dans l’atelier, aura modifié le cours des événements", constate le créatif duo dans le texte de présentation de l’exposition.
Jean-Sébastien s’explique: "Qu’on le veuille ou non, il y a une interférence. Si Julie n’était pas là, je n’aurais probablement pas évolué de cette façon." "On s’influence tout en restant assez différents", complète Julie.
En 2000, le couple avait créé l’installation Kamera Copula à l’Espace Vidéographe à Montréal; une exposition où une caméra documentait le lien symbolique entre deux êtres. Mais l’exposition à la Galerie Horace s’éloigne de ce travail. "On n’a pas fait les tableaux pour qu’ils aillent ensemble", souligne Julie.
Pourtant, comme le constatent les deux artistes, un équilibre se dégage des œuvres présentées. "Souvent, dans les expositions de Jean-Sébastien, il y a une énergie très intense. Moi, c’est ultra-calme. C’est presque méditatif. Lui, ça bouge, ça bouille!" note Julie. Son conjoint acquiesce et en rajoute: "Des fois, je trouve ça essoufflant quand c’est juste mes tableaux qui sont exposés! C’est l’fun de voir mes toiles avec les siennes. Ça crée une dynamique intéressante."
Jusqu’au 28 mars
À la Galerie Horace
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