Grandmaison chez Séquence : Voir autrement
Arts visuels

Grandmaison chez Séquence : Voir autrement

La galerie Séquence nous gâte ces jours-ci en accueillant PASCAL GRANDMAISON. Récipiendaire du prix Pierre-Ayot, décerné par la Ville de Montréal pour la relève en art visuels, il a été reconnu également par le magazine Maclean’s comme l’un des 50 jeunes artistes les plus prometteurs au Canada.

Ce sont trois volets de son talent qui sont exposés à Séquence. Tout d’abord, empruntant les techniques de Warhol, Pascal Grandmaison nous présente en vitrine une projection vidéo. "C’est une bande vidéo de 60 minutes, Sleep 2, raconte-t-il. C’est une reprise qui a été faite en tenant compte des paramètres de production d’Andy Warhol dans les années 70. Dans le film original, on voit quelqu’un qui dort durant six heures. J’ai repris un peu ce concept en faisant une fausse publicité de sleeping bag. C’est le casting des figurants que je présente. Les gens attendent avec un sleeping bag bleu dans les mains. On les voit attendre debout, se coucher dans le sleeping bag et, plus loin, ils sont en train de s’endormir." Un moyen métrage qui inclut la démarche artistique de Pascal dans la réalisation.

Outre cette projection en vitrine, on retrouve également Manners, qui dévoile les traces de nombreuses heures de service de diverses peaux de tambours. Des photos grand format, 5 pieds par 6 pieds, des portraits de musiciens à la sauce Grandmaison. "Ce sont des photos de peaux de drums. C’est la vie des musiciens qui est reflétée sur les peaux. On voit comment les musiciens jouent de manière individuelle, mais on se rend compte qu’ils ont tous une méthode de groupe. Ça devient quasiment une peinture abstraite avec l’agrandissement des photos. C’est comme un portrait à cause de la compulsion que le drummer imprime sur la peau. Selon le style de musique qu’a joué le musicien, ce ne seront pas les mêmes traces", souligne l’artiste.

Le troisième truc de Grandmaison s’appelle Spin. C’est une vidéo montrant des jeunes visages, cadrés très serré, que l’on ne voit jamais en entier. "C’est une projection dans une salle noire, décrit Pascal Grandmaison. Ce n’est rien en général mais tout en particulier: des textures, des points, des taches, des rides naissantes, des couleurs. Les visages semblent privés d’émotion; la caméra, elle, tremble. Elle suit un parcours saccadé du sommet du crâne à la poitrine des corps qui sont présentés. L’intensité dramatique, c’est la caméra qui la fait sentir. Une sorte d’anxiété, de difficulté, un état trouble qui contraste avec la neutralité des visages."

Pascal Grandmaison présente sa vision du portrait dans ces trois œuvres. À noter que l’artiste sera en fermeture de son exposition, le 5 mars prochain, pour présenter son catalogue, lancement exclusif à la région.

Jusqu’au 5 mars
À la galerie Séquence
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