Les Écoutilles, cabaret de fortune : Les joyeux naufragés
Arts visuels

Les Écoutilles, cabaret de fortune : Les joyeux naufragés

Un rond d’eau sur un rétroprojecteur, des lasers Dollarama, et surtout des phrases qu’on note partout sur nos mains pour ne pas les oublier. Nous sommes bel et bien dans l’univers de l’inclassable Nathalie Derome, qui présente sa nouvelle création Les Écoutilles dans le cadre du Festival Vasistas au Théâtre La Chapelle.

L’artiste interdisciplinaire y chante une société qui périclite en compagnie d’un band rock jouant aussi de l’égoïne (Olivier Tardif, François Bernier et Nicolas Letarte). L’acteur Peter James fait quant à lui figure de scientifique inquiétant alors que Danielle Lecourtois se révèle hilarante en assistante russe. Le tout dans un bonheur généralisé.

Dans cet univers de science-fiction délicieusement série B (il faut voir le générique du début) où les expériences se font avec des pipettes et des mixtures fumantes et colorées, Nathalie Derome réfléchit à voix haute sur une génération qui a maintenant le pouvoir. Si l’on perd souvent, et à regret, les textes des chansons rock, on se régale toutefois des nombreux flashs, telles cette désopilante marche pour la paix ou cette démonstration de preuves au tableau.

Mais ce sont surtout les quelques moments de poésie de ce spectacle qui nous charment, lorsque Derome raconte, lorsqu’un réverbère devient perche, ou étoile. La qualité de ses créations réside justement là: les mots et images extrêmement polysémiques qu’elle nous offre permettent cette fois encore la lecture individuelle. On en ressort étrangement heureux.

Jusqu’au 6 mars
Au Théâtre La Chapelle
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