Les secrets des collections : Ode à la mémoire
L’art de collectionner se révèle essentiel pour la sauvegarde du patrimoine québécois. C’est du moins un des messages que le Musée Pierre-Boucher de Trois-Rivières véhicule avec sa toute nouvelle exposition, Les Secrets des collections.
Résidant de Shawinigan, Jean-Guy Gamache s’adonne au plaisir de collectionner des œuvres d’art depuis 1977. Cette passion pour la peinture a pris naissance alors qu’il travaillait dans un magasin de décoration intérieure à la fin des années 60 et elle ne l’a jamais lâché. Ainsi, au fil du temps, il a réussi à cumuler un lot impressionnant de toiles issues de différents courants artistiques. Désirant partager son trésor avec le grand public, le féru de culture prête près de la moitié de ses avoirs, soit une quarantaine de tableaux, au Musée Pierre-Boucher du 7 mars au 12 avril. Des réalisations québécoises contemporaines qui se veulent les pièces maîtresses de l’exposition éducative Les Secrets des collections.
Pour Françoise Chaîné, directrice du musée de la rue Laviolette, Jean-Guy Gamache et son épouse Louise Carignan sont des exemples à suivre, car, par leur action de collectionner, ils contribuent à la sauvegarde du patrimoine québécois en plus de mettre en relief les tendances de l’art contemporain; ils gardent intacts des témoins de l’histoire, des objets qui évoquent des façons de vivre.
Parmi les 40 œuvres exposées figurent des toiles d’Anne-Marie Bost, de John Der et d’Umberto Bruni. La toute première acquisition de Gamache s’intègre aussi à l’événement: un portrait signé Tex Lecor, un marin qu’il avait étonnamment photographié en compagnie de sa fille lors d’un voyage. C’est d’ailleurs un des aspects que le Shawiniganais trouve fascinant: "Chaque tableau a une histoire ou me rappelle quelque chose."
Outre les propriétés de Jean-Guy Gamache, des éléments appartenant au Musée Pierre-Boucher composent Les Secrets des collections. Ce dernier sort de sa réserve des créations provenant entre autres de Pierre Patry, Raymond Lasnier et Stelio Sole. Tous des dons qu’il a reçus depuis ses origines, en 1929.
Françoise Chaîné rappelle que le Musée ne jouit d’aucun budget pour l’acquisition d’œuvres, les avoirs de l’institution étant le reflet de la générosité de la population. Voilà pourquoi elle invite les gens à y penser deux fois avant de jeter des choses à la poubelle: "Avant de mettre de côté certains objets, ça pourrait être bien de nous les donner. Car c’est peut-être des sources d’information importantes sur l’histoire de Trois-Rivières. On va faire le tri et sauvegarder ce qui vaut la peine", conclut la directrice.
Du 7 mars au 12 avril
Au Musée Pierre-Boucher
Voir calendrier Arts visuels