Hommage à Michel Parent. Extraits 1964-2004 : Suivez le guide
Arts visuels

Hommage à Michel Parent. Extraits 1964-2004 : Suivez le guide

Le professeur a marqué des générations de créateurs; l’artiste s’est fait plus discret, mais n’en demeure pas moins en synchronie avec son époque. Quarante ans de peinture selon MICHEL PARENT.

C’est une superbe exposition rétrospective que propose la Galerie des arts visuels de l’Université Laval. Avec quelque 35 tableaux, provenant pour la plupart de collections privées, c’est le parcours de Michel Parent qui nous est livré avec une clarté étonnante. Il est l’un des pères fondateurs de l’École des arts visuels. Professeur, guide et mentor, Parent a marqué plusieurs générations d’artistes. Certains le consultent encore et encore. De 1959 à 1996, c’est avec une vivacité hors du commun qu’il s’est voué à l’enseignement. Ses talents de communicateur, son envie de partager, son goût du théâtre et surtout sa passion indéfectible pour "les choses de l’art" ont gouverné sa carrière. Comme il le précise avec éloquence: "Les plus belles œuvres d’art sont celles qui font sourire. D’un sourire profond qui est l’envers de l’angoisse." Et si l’art pouvait aider à vivre? "L’art fait respirer surtout. Qu’il soit question de danse, de musique ou de littérature…"

Quoique cette exposition demeure une présentation partielle de son travail, réalisé la plupart du temps en série, ces fragments nous en disent néanmoins beaucoup sur l’œuvre de celui pour qui "l’enseignement des arts doit être détendu, heureux et sans prétention". Parent a été au cœur de toute l’effervescence du développement de ce qu’on appelle aujourd’hui les arts visuels. De l’enseignement des beaux-arts à leur éclatement, auquel il a participé – qu’il a provoqué! – jusqu’à aujourd’hui, le portrait a cependant bien changé. "Pour être franc, je crains qu’il y ait un éparpillement. Sans être "réacto". Aujourd’hui, la technique fascine. Ce n’est plus de l’ordre du ludique: ce qui fait le jeu, c’est la règle! Il n’y a plus de règles et certains semblent "fascinés" par l’outil." Michel Parent n’enseigne plus, mais continue de créer et apparemment de… polémiquer! De ses tableaux des années 1960 jusqu’à ceux peints récemment, il se dégage une constante: la qualité dans la recherche formelle et dans le propos. Et se poursuit toujours, comme l’explique Parent, une même recherche d’accalmie, "une recherche du silence et du calme".

Jusqu’au 25 avril
À la Galerie des arts visuels de l’Université Laval
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Bloc-notes
Histoire(s) du concierge de la Tour de Babel – Ziggourat#09
L’artiste française Lydie Jean dit-Panel élabore depuis 10 ans des récits fictifs autour d’un personnage de concierge construit de toutes pièces. À l’Oil de poisson, elle livre un fragment de son histoire. Extrêmement fine et précise, presque froide, l’installation comporte plusieurs éléments dont les liens sont à la fois conceptuels et personnels. Dans cet ensemble, ce sont les deux écrans qui épatent le plus. On y voit déambuler dans un environnement cosmique et onirique l’unique homme éveillé parcourant une planète endormie. C’est presque ésotérique! Mais surtout, c’est un type de vidéo comme on en voit rarement dans le monde des arts visuels. Cela se rapproche d’ailleurs davantage des codes du cinéma. À voir pour cette étonnante étrangeté. Dans la petite galerie, voir la bande vidéo d’Alejandra Manrique. Jusqu’au 9 mai.

Quartier Saint-Roch
À voir absolument, les photographies de Lucien Duhamel chez Rouje. Depuis les années 1970, il croque la faune de Saint-Roch et nous en révèle le quotidien en noir et blanc. Le ton est juste et la facture des photographies convient tout à fait au propos. Également chez Rouje, les dernières explorations de gravures sur bois de l’incontournable Gabriel Routhier ainsi que les pièces de Lise Vézina. Jusqu’au 25 avril.