Le Design contemporain au Québec : Formes de vie
Le Musée des maîtres et artisans du Québec accueille une expo sur le design contemporain québécois. Une occasion de visiter ce musée trop peu fréquenté.
Je n’avais pas pu vous parler de cette expo alors qu’elle était à l’affiche en début d’année à la maison de la culture Frontenac. En tournée à travers la ville de Montréal (grâce au programme Exposer dans l’île), elle est maintenant présentée au Musée des maîtres et artisans du Québec (dans l’arrondissement de Saint-Laurent), ce qui me donne enfin la possibilité de vous en glisser quelques mots.
Je ne peux dire que je sois un fou du design. Certes, on peut voir le design comme un outil pour nous rendre la vie plus facile et agréable avec des objets pratiques, ergonomiques ou tout simplement beaux. Mais j’y vois souvent aussi une dictature de la mode, de l’objet rare et coûteux qui permet à son possesseur de se distinguer du commun des mortels. Mais bon, parfois le design est porteur de révolution dans la manière de vivre…
Cette expo intitulée Le Design contemporain au Québec a le mérite de mélanger objets sophistiqués et originaux et objets usuels revisités par des designers. Le spectateur remarquera la lampe Lombric de Martin Ringuet, la table Butterfly de Thien Ta Trung et My Ta Trung, la chaise Gamba de Patrick Messier… Je reprocherais cependant aux organisateurs de ne pas avoir montré autant d’objets que le lieu le permettait. Le spectateur reste sur sa faim.
Cette petite expo est donc surtout une occasion d’aller visiter ce musée rouvert en 2003 après de nécessaires travaux. Vous profiterez de cette visite pour voir sa belle collection permanente: pièces d’orfèvrerie, objets sacrés des 17e, 18e et 19e siècles… Le mobilier ancien permettra de poursuivre la réflexion sur les multiples facettes que peut prendre une chaise, de l’époque actuelle aux temps plus anciens. La collection de sculptures en bois de ce musée vaut particulièrement le détour: statues de la Vierge et de saint Jean (1915) par Louis Jodoin, étonnante Pietà de 1877 par Jean-Baptiste Côté. J’ai un faible pour les drapés des œuvres religieuses qui montrent, bien plus que les visages ou les poses des corps, l’inventivité des artistes.
Jusqu’au 16 mai
Au Musée des maîtres et artisans du Québec