Pierre Chénier : Ouvre dépouillée, été chargé
L’été s’annonce chargé pour PIERRE CHÉNIER, qui, en plus d’occuper un espace chez Horace à partir de vendredi, exposera en solo au Centre d’Arts Orford ainsi qu’avec un collectif au Centre culturel Yvonne L. Bombardier à Valcourt.
Les toiles de Pierre Chénier sont dépouillées. Mais derrière les formes circulaires et les taches peintes dans des tons d’ocre, de brun, de noir et de blanc se cache un important questionnement sur l’art et la science. La série Claritas, integrias, proportio a commencé avec une recherche iconographique sur les nouveaux symboles génétiques. En dressant un inventaire des symboles, l’ex-archéologue s’est mis à réfléchir sur la démarche scientifique, qui, selon lui, s’apparente à la démarche artistique. "Pour moi, création (au sens large) et création artistique sont des processus similaires. La beauté du geste les rapproche. Dans la nature, une sorte d’art est à l’œuvre. La forme s’empare de la matière, l’ordre s’empare de l’indéterminé. C’est la rencontre du hasard et de la nécessité." Et à l’instar de plusieurs scientifiques, le peintre de Saint-Élie-d’Orford dit chercher, avec son art, l’invisible derrière le visible. "La peinture, c’est une réalité physique, mais il faut qu’elle nous amène plus loin. C’est comme la musique, celle qui va durer, c’est celle qui va nous amener ailleurs."
Peintre autodidacte, Pierre Chénier a travaillé plusieurs années comme archéologue. Une expérience qui transparaît dans son art, que ce soit par l’utilisation de couleurs terre ou par l’attrait des formes empruntant à l’art ancien. Ses médiums de prédilection? Le plâtre, la laque, la résine, l’encre et le goudron.
L’œuvre du peintre a considérablement évolué au cours des années. Il a notamment cessé d’inclure des personnages dans ses toiles. "Il y a un côté décoratif dans le personnage qui rassure trop, qui dirige. J’aime mieux suggérer que dire", souligne celui qui a déjà eu la surprise de voir l’une de ses peintures dans un film américain tourné à Montréal.
Notons que la Galerie Horace accueille également l’exposition Suggestion entomologique de Catherine Longpré, une expérience esthétique construite autour du rapport fragile entre la certitude et l’illusion. L’artiste est bachelière en beaux-arts de l’Université Bishop’s.
Le vernissage des deux expositions se tient ce vendredi 7 mai à 19 h. Pour l’occasion, le Regroupement des artistes des Cantons-de-l’Est (RACE) soulignera son 30e anniversaire par l’inauguration d’une "courtepointe", créée collectivement par les artistes du RACE.
Du 7 au 13 juin
À la Galerie Horace
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