Cohabitations: Commune mesure? : Potentialités d'un terrain vague
Arts visuels

Cohabitations: Commune mesure? : Potentialités d’un terrain vague

Le terrain vague est une page blanche, un non-lieu prêt à absorber visions, désirs et besoins.

Dernier projet d’une trilogie, l’événement Cohabitations: commune mesure? s’intéresse encore une fois aux terrains vagues – en l’occurrence ceux qui sont adjacents à La Filature – comme lieux de rencontres, de jeux, d’expériences, de formation de micro-communautés, etc. Certaines des œuvres sont le fruit d’une collaboration entre les artistes et le public, tandis que d’autres sont des installations invitant à l’expérience dans l’ici et maintenant de la visite. Cette fois, les œuvres cohabitent entre elles, transformant ce no man’s land urbain et le centre en une sorte de "foire du communautaire", festive, ludique et ouverte à la réflexion. Ainsi, vous êtes conviés, le samedi 19 juin à compter de 10 h, à une table ronde, suivie d’un forum et d’une performance des Fermières obsédées, Jeux de dames.

Du plastique parsemé de bulles, utilisé pour protéger les objets lors du transport, couvre une grande surface de la partie boisée séparant le stationnement du trottoir de la rue Hanson. C’est l’œuvre conceptuelle de Patrick Beaulieu, Protections passagères. Elle vous invite à piétiner la surface couverte, faisant du même coup céder ici et là les bulles sous le poids de votre passage dans des "pop!" sonores. Mais bien vite, des questions surviennent, des jeux de l’esprit s’enclenchent, se multiplient… Cette matière, utile à la protection, ne serait-elle pas, ironiquement, en train de tuer l’herbe qu’elle est censée protéger? Ou chercherait-elle à protéger le passant de l’état sauvage du lieu? Épousant les formes irrégulières du sol et scintillant à la lumière, le plastique évoque l’eau, puis, par extension, le ruisseau qui, avec les arbres, fait un clin d’œil à la drave d’autrefois. Nocif pour l’environnement, le plastique devient un élément esthétique et magique… Puis, si vous avez envie de vivre la sensation de descendre dans l’eau sans vous mouiller, rendez-vous dans l’entre-deux des galeries d’AXENÉO7, où vous trouverez la deuxième partie de son œuvre, tout aussi ludique que la première…

Formé de Pierre Allard et d’Annie Roy, l’ATSA contribue, par l’expression artistique, à agir concrètement au sein de la société. Jusqu’au 8 août, un service de buanderie, Le Temps d’une brassée, est offert gratuitement à quiconque est dans le besoin. Tout vous est fourni: trois laveuses automatiques, l’eau, des cordes à linge extérieures et intérieures, les pinces et le savon, disponible en version Tide ou Brillo à la Warhol. Téléviseur, machine à café sont installés… Décidément, l’ATSA aura pensé à tout. Trois reproductions de The Washerwomen de Renoir décorent un mur, où des femmes, accroupies au bord d’un ruisseau, font la lessive à la main. Normal de transformer une galerie en buanderie lorsqu’on pense à l’état de l’eau du ruisseau de la Brasserie!

En somme, cet événement nécessitant la participation du public n’attend plus, logiquement, que votre présence… Ainsi, il n’est nullement nécessaire de continuer à écrire plus longuement: mieux vaut vous laisser vous y rendre pour en vivre l’expérience par vous-mêmes!

Jusqu’au 8 août
À AXENÉO7
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