L'Arche de Noé : La sauvegarde des espèces
Arts visuels

L’Arche de Noé : La sauvegarde des espèces

Fuyant le déluge, Noé a amarré son bateau dans les bâtiments de l’Ancienne Aluminerie de Shawinigan. Un royaume magnifique où se côtoient des éléphants, des chevaux et des ours en  peluche.

Le Corps transformé

a attiré plus de 60 000 visiteurs l’an dernier. Cet été, la Cité de l’énergie et le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa s’attendent à une foule encore plus dense. Un objectif des plus réalistes, surtout avec une exposition comme L’Arche de Noé, qui s’intéresse au lien fascinant qui existe entre l’homme et les animaux. Vingt-cinq artistes modernes et contemporains au menu.

Baignant dans une lumière quasi divine, L’Homme dans un bateau de Ron Mueck, première œuvre du parcours, donne le ton de l’événement artistique. Son personnage nu, quelque peu incertain, semble se questionner sur ce qui l’attend. Que lui propose le futur? Comment ses rapports avec les autres espèces animales évolueront-ils? Des interrogations qui évoquent un soupçon d’inquiétude. Dans l’immense salle aux murs de brique se succèdent ensuite des sculptures tantôt amusantes, tantôt hyperréalistes. Picasso s’impose avec La Chèvre, bête qui se promenait librement dans sa propre demeure, La Guenon et son petit, composition amusante qui intègre des objets du quotidien, et Le Chat accroupi. Degas, lui, pose un regard sur le cavalier. Au fond de la pièce ornée de carcasses de baleines suspendues, Joe Fafard, artiste de la Saskatchewan possédant sa propre fonderie, aborde le monde de la ferme avec innocence et réalisme.

Plus loin, un rapport plus sombre entre les humains et les bêtes est représenté. Des crânes d’animaux (Kiki Smith), des photographies qui racontent, entre autres, des histoires de chasse, une vidéo qui montre des sans-abri et leurs compagnons créent chez le spectateur quelques frissons.

Une section importante de l’établissement est consacrée à l’étonnant Projet peluches de Ydessa Hendeles. Véritable petit musée constitué de huit mezzanines, cette réalisation regroupe près de 3000 photos d’album de famille: des clichés de différentes époques où figurent des oursons en peluche en compagnie de leur propriétaire. Un regard sociologique sur une vieille tradition.

Le clou de l’exposition se trouve dans un court métrage de Douglas Gordon: Faire le mort. En temps réel. Cette vidéo, projetée sur deux écrans, montre un éléphant exécutant quelques pas… Le retour à la sensibilité.

Jusqu’au 3 octobre
À la Cité de l’énergie
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