Rosengarten/Alleyn : Charge émotive
Arts visuels

Rosengarten/Alleyn : Charge émotive

Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke a le don de nous faire découvrir des artistes majeurs des Cantons-de-l’Est. Les deux expositions présentées cet été ne font pas exception et nous permettent d’apprécier les œuvres de MORTON ROSENGARTEN et d’EDMUND ALLEYN.

Le premier plancher du Musée accueille la rétrospective de l’œuvre de Morton Rosengarten; la plus complète présentée jusqu’à présent. En 50 ans, les créations de l’artiste ont connu des transformations radicales, mais se sont toujours intéressées au corps: un corps souffrant et souvent abîmé. Certaines sculptures représentent des troncs sans tête ou des corps mutilés.

"Nous sommes tellement habitués de voir de beaux corps que ces œuvres nous troublent", constate la conservatrice du Musée, Suzanne Pressé.

Établi à Way’s Mills depuis 1962, Morton Rosengarten a acheté une vieille crémerie pour y établir sa propre fonderie. C’est là qu’il coule ses œuvres dans le bronze.

En plus de multiples sculptures, l’exposition regroupe quelques dessins réalisés au peigne de bois, une technique mise au point par l’artiste. Notons aussi une série de sculptures sur bois aux lignes très épurées représentant Asherah, une déesse juive considérée comme le pendant féminin de Dieu.

Les éphémérides
À l’étage du dessus, on est plongé dans un tout autre monde, celui du peintre Edmund Alleyn, dont le travail récent illustre des objets du quotidien dans un contexte d’apesanteur. L’artiste, qui possède une résidence secondaire à Georgeville, s’intéresse au temps arrêté et suspendu.

Dans la série de tableaux créés de 1998 à 2004, toutes sortes d’objets et d’animaux sont peints en tons de gris sur fond noir. Les objets semblent avoir été lancés dans les airs et figés sur la toile. "L’artiste nous parle de sa vie, mais aussi de la nôtre. Le lien entre ces objets, c’est la personne." L’artiste parle aussi de la peinture, car les objets illustrés en gris, noir et blanc sont traversés de grands traits de peinture aux tons vifs ou pastel, comme si le peintre avait voulu nous dire qu’on observe d’abord et avant tout une toile. Et si Alleyn préconise les tons de noir et de blanc, c’est parce qu’il préfère miser sur la lumière plutôt que sur la couleur.

L’exposition est enrichie d’une intéressante présentation vidéo de 14 minutes, où le peintre parle de son art.

Morton Rosengarten
Jusqu’au 12 septembre

Edmund Alleyn – Les Éphémérides
Jusqu’au 19 septembre

Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke
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