Galerie Séquence : Voir et variations

"Un jour, j’ai été étonné d’observer la manière dont un jeune enfant, en poussette, m’avait regardé alors que je l’avais croisé au cours d’une balade. Il se trouvait à une étape de son développement où tout ce qu’il voyait lui apparaissait nouveau", écrit Gilles Sénéchal, directeur de la Galerie Séquence, dans le catalogue de l’exposition soulignant le vingtième anniversaire de la galerie. Cette citation pourrait résumer l’essence de l’exposition Regarder, observer, surveiller, dont on inaugurait le deuxième volet la semaine dernière. La commissaire Nicole Gingras a en effet choisi ces thèmes pour ce qu’ils ont d’universel et d’inévitable. Tous autant que nous sommes, petits ou grands, jeunes, vieux, riches ou pauvres, garçons ou filles, nous sommes concernés d’une façon ou d’une autre par ces actions. Du bébé pour qui tout est nouveau à l’artiste nous dévoilant le monde sous des angles jusque-là inconnus, chacun regarde, observe, surveille et perçoit à sa manière.

Le temps qui passe, la durée, la fragilité de ce qui nous entoure, l’attente attentive, autant de réflexions sur des questions de perception du réel, de vision du monde, de construction du regard. À travers des photographies, des peintures, des œuvres vidéo ou des installations, les artistes de ce deuxième volet interpellent le spectateur, l’incitant à construire son propre parcours, à intégrer à l’œuvre sa propre compréhension de celle-ci, devenant ainsi partie prenante de l’œuvre à laquelle il s’expose. Les frontières deviennent floues entre l’observant et l’observé.

Les problématiques de la surveillance, du voyeurisme et de la perception sont récurrentes dans la pratique de l’art contemporain partout à travers le monde. Afin de rendre compte de cette universalité, les artistes sélectionnés proviennent de plusieurs pays autour du globe. La diversité se retrouve également dans l’âge des artistes, couvrant près de 40 ans de pratique en art. Le peintre québécois Pierre Dorion est reconnu pour explorer l’autoportrait, Thomas Köner est un artiste allemand spécialisé en arts médiatiques, tandis que Michèle Waquant, qui travaille en France, présente des photographies traitant de l’attente, de l’exil et de la contemplation. Tous trois forment le cœur du deuxième volet de l’exposition. Des vidéos à la carte sont aussi à la disposition des visiteurs qui auront le choix parmi les œuvres d’Elsa Cayo de Belgique, Jan Peacock du Canada et Dryden Goodwin d’Angleterre. Dès la brunante, la vitrine de la galerie se transforme en écran de cinéma diffusant les œuvres des vidéastes Brenna Jensen d’Angleterre, Nina Canell d’Irlande et Ben Riesman des États-Unis.

Pendant ce temps, trois artistes terminent leur résidence sur ce même thème. Le fruit de leur séjour sera dévoilé en septembre, constituant ainsi le troisième volet de l’exposition anniversaire. Ça donne deux beaux mois pour regarder et observer le deuxième volet. On surveille le prochain vernissage en septembre.

Du 25 juin au 22 août
À la Galerie Séquence
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