1Oe anniversaire de la Maison longue : De l'importance d'être constant
Arts visuels

1Oe anniversaire de la Maison longue : De l’importance d’être constant

Dix ans que les 10 fondateurs de la Maison longue ont acquis leurs ateliers sur la rue De La Salle, inaugurant ainsi la vague d’acquisitions et de transformations des bâtiments industriels de la basse-ville. Portrait des artistes en propriétaires.

Ils en ont rénové des ateliers; en ont vu des propriétaires étonnés par les transformations les mettre à la porte pour louer plus cher. Ils en ont retapé des lieux quasi insalubres pour voir le bâtiment changer de fonction. Puis, en 1994, ils ont acquis l’ancienne usine d’ascenseurs et l’ont complètement transformée. Aujourd’hui, c’est presque le luxe! Assurément: une autonomie qui leur permet de poursuivre leur travail de création sans trop de soucis. Céline Allard est visiblement heureuse de posséder son atelier, d’autant plus que les espaces industriels vacants se font de plus en plus rares. Ces artistes ont inspiré à leur façon ce qu’on appelle aujourd’hui la "revitalisation" de Saint-Roch – alors qu’il n’y avait pas de programmes de subvention… À présent, certains d’entre eux ont une réputation internationale, les autres voyagent et exposent partout dans le monde. Ils ont tous en commun d’être des artistes épanouis!

Lors de notre visite, Diane Landry quittait son atelier pour Varsovie, où elle expose avec un collectif d’artistes invité par le Lieu. Dans l’atelier lumineux de Paul Béliveau, une bibliothèque, des projecteurs, des chevalets sont à la disposition du peintre. L’atelier de Danielle April cache des trésors. Chez Marcel Marois, la lumière du nord assure un éclairage régulier propice à la réalisation de ses grandes tapisseries. Des métiers à tisser, un assistant, des aquarelles et deux tapisseries en chantier pour deux ou trois ans encore. Ici, on entre dans un lieu fascinant où l’artiste, rompu à un métier ancestral qu’il revisite magnifiquement, poursuit son travail exceptionnel. Minutieux. Fou. "Qui va le faire, si je ne le fais pas?!" rétorque le principal intéressé.

Installée dans son atelier, Nicole Malenfant parle de la réédition de son livre technique sur l’estampe. Ici, Lucie Lefebvre poursuit sa production photographique. Là, Claire Lamarre prépare de nouveaux tableaux qu’elle veut en rupture avec les précédents. Lucienne Cornet termine un projet de monument. Puis, tel un point d’orgue, Lauréat Marois discourt sur l’importance de l’atelier: "On est privilégiés d’avoir ces ateliers dans Saint-Roch. Ce quartier, on l’a choisi… Un atelier, c’est important pour un artiste, c’est un refuge. Ici, il y a une qualité, un silence, une tranquillité." En contraste avec le monde extérieur? "Cela m’inspire. La vraie vie, elle est ici. Elle n’est pas à Sainte-Foy…" Reste à espérer d’autres précieux moments comme ceux-là, où les artistes ouvrent leurs ateliers au public, donnant accès à ces lieux dont la portée s’étend par-delà les murs du bâtiment.

Bloc-notes
Appel de projets pour la 3e édition de la Manif d’art
L’actuelle exposition des œuvres de Jocelyne Alloucherie chez Vu et à l’Oil de poisson est organisée par la Manifestation internationale d’art de Québec. Il s’agit d’une activité parallèle pour l’organisme en pleine effervescence, qui prépare la prochaine édition de la Manif d’art, qui aura lieu en mai 2005. Les artistes intéressés à proposer leur dossier ont jusqu’au 13 août 2004. Le thème? Le cynisme. Sous la responsabilité des commissaires Patrice Loubier et André L. Paré. www.manifdart.org.