Rober Racine : Signes des temps
Arts visuels

Rober Racine : Signes des temps

Comme on surveillait autrefois les augures, ROBER RACINE interroge le ciel, ses étoiles et ses comètes, les oiseaux et leurs attroupements pour tenter de comprendre à quoi rime la vie.

Voici une expo où la mort déploie ses ailes, plane, tourne autour de nous et nous frôle. Ce n’est pas nécessairement un drame. Car cette expo parle d’une temporalité qui dépasse nos existences humaines et interroge un cycle où la mort (symbolique ou réelle) nourrit la vie.

À la Galerie René Blouin, Rober Racine exprime à nouveau sa fascination pour les vautours. Il présente une série de dessins (et deux intenses gravures) montrant ces oiseaux qu’il a eu l’occasion de voir en cage dans un zoo. Une métaphore de la mort retenue momentanément à distance? Il y de cela. Rober Racine crée une œuvre en forme d’auspices, une sorte observation presque antique des oiseaux pour comprendre dans la nature le fonctionnement de la vie. L’artiste se fait exorciste, affrontant les signes de la mort qui nous guette (ces oiseaux pelés évoquent des vieillards ou des métaphores de la maladie) pour tenter de l’appréhender. Une expo qui parle de la mort comme pour se défaire de la peur de celle-ci.

Les 87 dessins de vautours, installés pour former le motif d’un oiseau aux ailes déployées, ont été mieux sélectionnés et bien mieux présentés que la dernière fois, en 2002, lorsque Racine dévoilait pour la première fois sa démarche de dessinateur.

Les deux gravures exposées sont exceptionnelles. L’une d’elles, réalisée à partir du carbone d’une prescription pour un médicament (et qui reprend un procédé utilisé pour des boîtes lumineuses présentées il y a deux ans), tisse un lien supplémentaire entre ces oiseaux charognards et la maladie.

Pour compléter justement le propos, dans la petite salle, une œuvre faite de plaques de marbre ayant des allures funéraires, et qui a été déjà présentée en 1997, fait un retour judicieux. C’est un peu normal puisqu’il s’agit de la représentation d’une comète venue frôler la Terre en 98 et qui viendra faire à nouveau son tour l’an prochain. La pièce Comas Sola nous parle de la vie comme cycle, mais aussi d’un ordre céleste qui dépasse notre entendement et qui, espère-t-on, n’est pas que le fruit du hasard.

Jusqu’au 7 août, à la Galerie René Blouin

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Galeries en mouvement
Plusieurs galeries changent d’adresse cet été. Après la Galerie Vox qui, ce printemps, est allée s’installer sur Saint-Laurent, juste à côté de la SAT, voici que La Centrale déménage elle aussi sur la Main (plus au nord, au 4296). L’édifice du 460, rue Sainte-Catherine, où cette galerie était située, se trouve aussi déserté par la Galerie Skol, qui emménage ces jours-ci un coin de rue plus loin, au 3e étage du Belgo (372, rue Sainte-Catherine). DARE-DARE s’en va elle aussi et deviendra une galerie sans murs (Malraux, avec son idée de musée sans murs, serait content!) qui organisera des interventions d’art public dans divers lieux de la ville.

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Art et Net
Les musées montréalais se donnent une nouvelle vitrine Internet commune. La Société des directeurs des musées montréalais (SDMM) vient de lancer un nouveau site sur lequel vous obtiendrez par exemple la liste et les dates des expositions d’une trentaine de musées. Un outil très pratique: www.museesmontreal.org.