Artefact en galerie : Image publique
Vous avez aimé la Triennale de sculptures Artefact, présentée tout l’été sur la Montagne? Vous devez alors poursuivre votre exploration du travail de ses artistes à la Galerie Art Mûr. En prime, une expo de jeune peinture…
Sur les treize artistes d’Artefact, six sont présents chez Art Mûr. Bien sûr, il y a Yannick Pouliot, Alan Storey, Monique Bertrand, Martin Boisseau… Mais deux artistes ont retenu davantage mon attention.
Je dois dire que j’ai parfois des réserves par rapport au travail du duo de la "firme" artistique Doyon-Rivest. Leur récupération et critique sourdes du système publicitaire (images presque vides de sens imprimées sur de grands panneaux) me semblent à la longue (et ce, même s’ils ne travaillent que depuis trois ans) perdre de leur punch. Ils signent ici une pièce plus riche. Cette Étude de marché est comme une grosse photo de groupe, réalisée au Musée du Québec, en décembre 2003, grâce à la participation de visiteurs. Cette grille, formée de 87 portraits un peu mode (sur fond de panneaux de faux bois digne d’une pub Calvin Klein), permet à Doyon-Rivest d’émettre une série de statistiques, un peu bidon, mais ayant, comme celles des maisons de sondage ou de pub, tous les signes d’une démarche sérieuse et scientifique: 43 % des participants sourient, 16,5 % sont vêtus principalement de noir, 10,5 % de rouge, seulement 2,3 % affichent une marque de commerce, 18,8 % portent des lunettes…
Quant à Ani Deschênes, elle propose des panneaux signalétiques nouveau genre afin de mettre les automobilistes en garde contre les dangers d’un face-à-face avec des animaux. Mais ces panneaux, au lieu d’être constitués de belles images de livres pour enfants, montrent des mouffettes, marmottes ou écureuils écrasés… Une image plus fidèle de la rencontre homme-nature!
Peinture fraîche
Toujours chez Art Mûr, deux professeurs d’art à l’Université Concordia, David Elliott et Léopold Plotek, ont choisi parmi leurs élèves cinq peintres qui seront à surveiller dans les années à venir. J’ai plus particulièrement apprécié deux toiles de Nicolas Grenier, Jonathan et Nuit blanche, qui placent leur sujet dans une luminosité acide produisant un fort effet de saisissement. Son tableau The Waiting me semble plus scolaire. De Joanna Abrahamowick, il faut retenir le portrait Seule, où émerge un style personnel. Mais bon, comme la critique n’est pas comme le pape, infaillible, il faudra aussi surveiller attentivement la production de Jean-François Biron, Annie Hémond-Hotte et Victoria Stusiak.
Jusqu’au 7 août
À la Galerie Art Mûr