Richard Martel : Martel de toi
Richard Martel organise, écrit, s’active. Portrait d’un des esprits les plus critiques et politisés de la scène de l’art actuel.
"Personne ne s’intéresse à moi au Québec! Parce que je suis en rivalité avec les artistes, les organisateurs, les théoriciens!" Bravade? Provocation? Excès de lucidité? Une chose est sûre: cet artiste de la performance, éditeur et penseur se démène depuis 20 ans sur la rue du Pont, où siège le Lieu, sa base depuis le début des années 80. Du Traité de la farine 1 créé à la Documenta 7 de 1982 jusqu’à God is an Americain 5, présenté à la Biennale de La Havane de 2003, le trajet international des "perfs" de Richard Martel est hallucinant. Né à La Baie, il se considère Saguenéen avant d’être Québécois. Mais encore? "Je suis un mélange de Filliou et de Debord. Le premier pour son délire poétique, le second pour sa rigueur […]. Ce sont mes influences. Pour moi, Filliou, c’est le plus grand artiste…" Oui, il plane. Oui, il s’exalte. Mais surtout, il a cette passion rare pour tout ce qui concerne l’art.
L’efficacité et la stabilité de l’équipe du Lieu (Martel est bien entouré) a permis notamment la publication de la revue Inter depuis 1979 et l’organisation d’un nombre remarquable de séjours à l’étranger pour les artistes de Québec. Les contacts internationaux de Martel semblent d’ailleurs innombrables. En témoigne chacune des éditions de la Rencontre internationale d’art performance. Cette biennale d’art action revient avec des artistes d’ici et quelques noms à retenir: le Japonais Horio (du groupe Gutai), la Famille Kantor (avec les rejetons de Monty Cantsin svp!), ainsi que l’"inventeur" de l’art contextuel, le Polonais de 83 ans Swidzinski. Comme le dit Martel avec un brin d’ironie: "L’avantage de ne pas avoir de reconnaissance, c’est d’être encore dans le coup!"
Du 9 au 28 septembre
Au Lieu, à la Galerie Rouje et à l’Îlot Fleurie