Désert : Marcher sur la dune
Arts visuels

Désert : Marcher sur la dune

Champ Libre présente DÉSERT, la 6e manifestation internationale vidéo et art électronique (MIVAEM).

Pointant ses deux cheminées géantes au milieu du ciel de la cité, l’incinérateur des Carrières est devenu, avec le temps, une véritable icône urbaine. Bien niché dans l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie, ce dernier sera investi et scénographié, du 20 au 27 septembre, afin de proposer une programmation interdisciplinaire touchant les domaines de la vidéo, de l’architecture, de l’urbanisme, des arts électroniques et de la littérature.

Cent vingt-cinq artistes – provenant de vingt pays et oeuvrant dans le domaine des arts et des nouvelles technologies – composent un impressionnant panorama sur plusieurs volets, déclinant diverses pratiques vidéo, installations, art sonore, musique électronique, diaporamas, art web, performances et poésie électronique. S’ajoutant aux regards posés par les œuvres sur la relation qu’entretient l’incinérateur avec le thème du désert, des visites guidées, ateliers de création, conférences et activités pour enfants feront également partie de la programmation pendant les huit jours de l’événement. Six commissaires ont été invités à concevoir des programmations spéciales d’art électronique s’inspirant librement du thème proposé: Yan Breuleux de Montréal, Fabrice Montal de Québec, Lisa Steele et Kim Tomczak de Toronto, Cécile Martin de Montréal et Graciela Taquini d’Argentine.

RETOURNER À LA POUSSIÈRE

DÉSERT crée des liens entre le désert et la ville tout en rendant compte d’un site d’où émerge une dimension à la fois anthropologique, technologique et métaphorique. Abandonné depuis plus de dix ans, l’incinérateur des Carrières est un lieu cyclopéen aux composantes architecturales impressionnantes: une superficie totale de vingt-deux mille mètres carrés sur trente mètres de hauteur. Une rampe d’accès extérieure, de grands volumes vides, de multiples entrées et portes qui donnent sur des espaces immenses parfois inaccessibles, doublés de l’ancienne activité d’incinération (détruire par le feu et transformer en poussière), nous amènent à convoquer une certaine idée du désert. Lequel apparaîtra sous diverses formes: le désert comme lieu inhabité, déserts d’eau, de sable, de neige, déserts intérieur, lunaire, virtuel et désert de sens. L’Argentine, pays dont les latitudes géographiques connaissent le désert de manière plus littérale, a par ailleurs été choisie par Champ Libre comme pays invité cette année.

La direction artistique de l’événement est assurée par Paul Laurendeau, architecte québécois lauréat du Prix de l’Ordre des architectes québécois en 2003. Ce dernier a composé une scénographie dans laquelle le spectateur évolue sur le site de l’incinérateur en un parcours spatial guidé. Laurendeau a imaginé "une manière de rattacher entre eux les éléments qui fasse sens, tout en laissant à chacun le soin de découvrir une signification qui lui soit propre". En un jeu de perceptions où des oeuvres et des volumes sont mis en valeur mutuellement, Laurendeau a inventé des dispositifs où le spectateur découvre peu à peu les espaces étonnants du site. Une scénographie lumineuse invite à découvrir les arts électroniques de nuit, l’incinérateur étant ouvert au public jusqu’à minuit chaque soir.

VISION MONTRÉAL

Fondé en 1992, Champ Libre est un centre de création et de diffusion interdisciplinaire en art qui organise des manifestations artistiques s’insérant dans la communauté afin de provoquer des rencontres entre l’art et les citoyens. En mettant en relation les pratiques actuelles de l’art contemporain et les nouvelles technologies, l’organisme travaille à la diffusion des arts électroniques par la création d’événements in situ, selon une volonté de transformer différents lieux publics en agoras éphémères.

L’artiste québécoise Isabelle Hayeur a été invitée à créer l’installation-phare de l’événement: Issue, oeuvre vidéo interactive in situ de grande dimension qui prendra place dans la salle des sédiments de l’incinérateur. Entre autres, un triptyque de Bill Viola (États-Unis), pionnier virtuose de la vidéo, y sera présenté. Deux installations vidéo, œuvres des artistes Éric Raymond et César Saez de Montréal, seront également installées dans la station de métro Rosemont, dans le cadre du volet Vision Underground du projet. www.champlibre.com.

Du 20 au 27 septembre
À l’incinérateur des Carrières
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