À LA GALERIE SÉQUENCE : Notes arts visuels
Éléonore Côté
Paul Granjon expose en ce moment à la Galerie Séquence ses fascinantes créatures synthétiques et électroniques, dont certaines ont été réalisées ou imaginées dans le cadre de sa résidence à la galerie. Ces Quelques créatures, tout droit sorties du Z Lab de l’artiste, sont parfois immortalisées sur papier, mais non encore réalisées, tels ces "dessins préparatoires pour un couple de robots sexués", ou parfois bien tangibles, comme ces "oiseaux robotisés miniatures dans un sapin Finlande". À l’image du reste de l’exposition, tout est synthétique dans ces oiseaux sans plumes ni tête. Leur chant a été fabriqué grâce à un programme de synthétiseur; du fil de métal et une petite lumière forment leur corps et ils logent dans un sapin artificiel. Un cerveau géant, dessiné à la craie sur carton noir, peut rappeler que c’est là le siège social de toutes ces idées. Un petit film, tourné au Parc Rivière-du-Moulin pendant la résidence de l’artiste, nous permet de faire connaissance avec les "Créatures de la Rivière-du-Moulin", des bêtes poilues dont on ne distingue ni la tête, ni les pattes. De courtes vidéos, "Deux minutes d’expérimentation et de divertissement", présentent de façon ludique et scientifique des expériences et des inventions ingénieusement farfelues. Un duplicateur de hamburger ou encore une saucisse-perroquet cybernétique conçue pour dire, en Allemand, "je suis une saucisse". L’univers artificiel construit par Paul Granjon met en scène des solutions imaginaires à des problèmes inventés. À travers cet art électronique, on se questionne sur les relations entre le vivant et le non-vivant comme celles entre les humains, les machines et l’environnement au sens large. On rit devant le synthetic donut volant, mais on se demande aussi jusqu’où l’humain peut aller trop loin.