Raymonde April : Raymonde April: photographe
Le travail récent de la photographe Raymonde April est mis en lumière au Centre culturel Yvonne L. Bombardier.
Raymonde April a été la lauréate du prestigieux prix Paul-Émile-Borduas en 2003. Depuis 1999, le Centre culturel Yvonne L. Bombardier consacre une exposition au récipiendaire de ce prix, qui représente la plus haute distinction en arts visuels au Québec. "On s’est dit que cette marque de reconnaissance supplémentaire accompagnerait bien le prix", note le conseiller au développement de la culture et du patrimoine de la Fondation, Sylvain-Pierre Descôteaux. "Et pour nous, c’était une excellente façon de faire venir dans la région ce qui se fait de mieux en arts au Québec."
Intitulée Bifurcations, l’exposition regroupe des œuvres inédites de la photographe. Le nom Bifurcations a été choisi pour plusieurs raisons. D’abord, c’est la première fois que la couleur prend autant de place dans une exposition de Raymonde April. Ensuite, la série 10 photographies seules mise à part, toutes les images ont été prises avec un appareil numérique; une nouvelle façon de travailler pour la photographe, qui se sert beaucoup de l’impression à jet d’encre pour jouer avec la couleur. Le nom fait aussi référence à la série Sentier national, qui présente différents points de vue d’un même sentier en forêt.
Une des choses qui distinguent l’exposition, c’est que le Centre culturel a demandé à l’artiste de choisir elle-même le commissaire de l’exposition. Raymonde April a désigné Jean-Claude Rochefort, un ami et critique d’art qu’elle connaît depuis la fin des années 70 et avec qui elle a souvent travaillé. "C’est quelqu’un qui a une réflexion très intéressante et très pertinente sur l’art", mentionne l’artiste.
Raymonde April est reconnue pour sa façon singulière "d’écrire par l’image". Depuis toujours, elle crée des séries d’images qu’elle met en lien les unes avec les autres. Les séries Inconscience et Les Rêves de la raison présentées à Valcourt l’illustrent bien. "C’est comme dans la vie. Chaque chose est dans un contexte, un environnement. Les choses s’influencent les unes les autres, s’apportent des éclairages nouveaux", explique la principale intéressée.
En 27 ans, c’est la première fois que le prix Paul-Émile-Borduas est décerné à une photographe. Il faut dire que Raymonde April a fait beaucoup pour cet art au Québec. "Dans les années 70 et 80, la pratique de la photo au Québec était essentiellement documentaire. J’ai inventé ma propre pratique en tirant mes influences de la littérature, du cinéma, de la peinture, en faisant valoir la photo comme une pratique de création."
Jusqu’au 20 février 2005
Au Centre culturel Yvonne L. Bombardier
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