Cindy Dumais : Accédez à Excédez
Arts visuels

Cindy Dumais : Accédez à Excédez

Cindy Dumais s’expose par tous les médiums artistiques dans Excédez à la Galerie Séquence de la rue Racine à  Chicoutimi.

Le thème de l’exposition, c’est l’auto, l’automobile, l’autoportrait: "En fait, c’est l’accident. Ça fait un an que je travaille là-dessus et, les premiers mois, ça a été le vide total. J’ai été incapable de travailler et, donc, je me suis mise à développer à partir de cet épuisement-là", raconte Cindy Dumais.

Comme artiste multidisciplinaire, elle souligne qu’elle aime travailler avec plusieurs médiums, comme la peinture, la sculpture, la calligraphie ou la vidéo. "[Au niveau formel,] j’aime faire des liens entre ces médiums et c’est le résultat que je cherchais pour l’exposition. Tandis qu’au niveau conceptuel, c’est l’idée d’écrasement, d’épuisement, la sensation de lourdeur que je voulais exprimer", explique l’artiste. Petit à petit, elle a travaillé "de façon spontanée à faire des liens pour lier les différentes composantes qu’il peut y avoir et développer tout un monde autour. Je veux que, lorsqu’on capte un lien et un autre, un chemin se dessine pour créer une circulation", indique-t-elle.

L’idée d’auto, l’automobile et l’autoportrait, c’est plus qu’un simple jeu de mots; c’en est aussi un de maux. "J’ai travaillé sur l’idée de l’accident sur le plan tant formel que conceptuel, explique-t-elle. Le fait qu’il y ait eu beaucoup de temps sans que je puisse faire quelque chose, pour moi, c’était comme un accident. Comme si j’avais reçu un impact et que je m’étais retrouvée paralysée, incapable de bouger, et c’est là-dessus que j’ai amorcé le projet."

DES IMAGES FORTES

D’une salle à l’autre de l’expo, c’est un voyage en trois états. En entrant, c’est l’insouciance, ensuite l’accident, le traumatisme, et finalement la lourdeur, la lenteur. Tout l’imaginaire qui s’est développé autour de cette paralysie, "c’est vraiment une sorte d’autoportrait", confie-t-elle. Dans la deuxième salle de la galerie, une chaise roulante est placée au centre, sans roues, chargée de ceintures de sécurité et fixée au sol. Les peintures, avec du rouge vif, des représentations intrigantes, questionnantes, ce sont des images fortes? "Oui, des images fortes", répond l’artiste.

Par ailleurs, elle confie qu’elle est souvent hantée par ces types d’images. "Par exemple, si j’aperçois un rouleau compresseur, c’est sûr que je me vois défiler dessous. J’aime beaucoup travailler [l’idée de] la mort. C’est un thème qui obsède toutes nos têtes, la peur de la mort, probablement la mienne et celle des proches encore plus", s’exclame Cindy Dumais.

L’ART VISUEL EN RÉGION?

Selon elle, c’est possible de faire de l’art ici et c’est inévitable d’aller exposer ailleurs. Mais pour le moment, elle ne cache pas que l’enseignement de l’art l’intéresse grandement. Cindy Dumais a participé à l’événement Excès de vitrine – son œuvre était dans la fenêtre de la boutique BD Jiix – en plus d’avoir contribué au collectif Mille Mémoires à venir. Elle est présentement à terminer sa maîtrise en arts de l’UQAC en plus d’avoir en poche un baccalauréat en enseignement des arts.