Adieu de Claude Ferland : Sturm und Drang
Dans la pénombre, les cris horrifiants d’une femme glace les sangs des visiteurs avant même qu’ils n’aient posé les yeux sur une seule des grandes œuvres photographiques posées aux murs. Sur fond d’un échantillonnage des tristes violons de la trame sonore du Mépris de Godard et de musique pop, la femme lance ses cris de détresse, en pure perte; personne ne la libérera de son cauchemar. D’une esthétique romantique dans la lignée des prérafaélites et des tourments du XIXe siècle, l’exposition Adieu de Claude Ferland exploite l’univers onirique et sublime à travers la photographie et la projection vidéo. Les photos montrent des arbres tronçonnés, tronqués, écorchés vifs dans un espace humide envahi de mousse et de feuilles. La projection vidéo met en scène une femme, celle dont les cris nous déchirent l’âme, attachée à un arbre, tantôt se débattant, tantôt se résignant. "Je travaille depuis longtemps sur la thématique de la recherche du bonheur, du bien-être, et son pendant, le désenchantement, le mal-être, le malaise", explique l’artiste en faisant aussi allusion à la métaphore du malconfort de Camus.
Littéralement fascinante, l’exposition est présentée jusqu’au 5 décembre à Langage Plus.