Mercury Lounge, Galerie Toxic : Espaces inusités
Ottawa cache de petits joyaux d’espaces parallèles qui diffusent un art qu’on voit très peu ces jours-ci.
ART URBAIN AU MERCURY LOUNGE
Le Mercury Lounge est renommé pour sa musique, ses DJ et sa grande sélection de martinis. Pourtant, depuis quelques années, on y retrouve des expositions très diverses, qui vont hors des sentiers battus. Enrique Astorga, directeur général et conservateur, souhaite créer un espace alternatif de diffusion d’œuvres d’art. On y découvre parfois les œuvres d’artistes qui ont une certaine expérience du réseau des galeries locales, mais le conservateur tient également à faire la promotion d’artistes autodidactes produisant un art plus urbain.
Sans tambour ni trompette, le Mercury Lounge s’est taillé une place de choix parmi les destinations éclectiques à Ottawa. Des soirées intégrant la musique, la lecture de poésie et la peinture en direct ont connu un très vif succès et ont initié le public à l’art performance dans une ambiance digne des événements hippies des années 60. En récompense pour tous ses efforts de promotion des arts visuels et son soutien à la communauté artistique d’Ottawa, le Mercury Lounge a remporté le prix 2004 de Reconnaissance de l’apport des entreprises du Conseil des arts d’Ottawa.
En novembre, le groupe Électrochic, composé des membres Alexis Loriot et Damien Hubert, présente l’exposition Digit (digit.electrochic.com). Le groupe investigue les liens entre les êtres humains, la technologie et ce monde robotisé qu’est de plus en plus le nôtre. Le concept prend naissance lors de l’émission de musique électronique Électrochic diffusée sur CHUO (89,1 FM) les vendredis entre 18 h et 19 h 30 (www.chuo.fm) et prend son envol grâce aux sculptures murales combinant diverses techniques comme le plâtre, le métal, la peinture et le moulage. Ces sculptures incarnent l’appréhension des jeunes créateurs envers ce monde en redéfinition. Des visages humains sont emprisonnés ou envahis par les circuits électroniques. Qu’advient-il de la culture lorsque la technologie a tout aplani, blanchi, épuré, digitalisé? Jusqu’à la fin novembre.
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PHOTOGRAPHIES À LA GALERIE TOXIC
Au cœur du quartier Hunt Club, la nouvelle Galerie Toxic ouvrait ses portes le 6 novembre dernier. Avec ses planchers de béton poli et ses plafonds très élevés, l’espace est épuré, très zen. Le propriétaire, Patrick Mikhail, fait la promotion d’artistes ou de photographes canadiens pour la plupart en début de carrière. Les œuvres privilégiées sont conceptuelles, expérimentales, et elles examinent la relation entre l’être humain, la société et son environnement.
La première exposition réunit les œuvres de six artistes explorant chacun des thèmes très distincts, allant de la réinterprétation du nu de Candice Camphaug jusqu’aux abstractions colorées d’Adam Lodzinski, en passant par les paysages mystérieux d’Allison Collins, la relation entre les propriétaires et leur habitation de Pedro Isztin, les portraits de passants se cachant le visage d’Adam Krawesky et les images d’objets appartenant à notre quotidien urbain d’Aaron McKenzie Fraser.
Signe des temps, les techniques utilisées varient grandement: du bromure d’argent à l’impression au jet d’encre. Du noir et blanc à la couleur vive et fougueuse. On découvre la vision fraîche et originale de la relève en photographie contemporaine canadienne. Jusqu’au 8 décembre.