MÉTAPHORETRAITS : Notes arts visuels
Le Centre national d’exposition présente jusqu’au 9 janvier l’exposition Métaphoretraits de Jean-Pierre Séguin. Des dizaines de visages accueillent les visiteurs, des gros plans. De loin, et à première vue, on jurerait des photographies, peut-être un peu floues. De près, on remarque que la plupart des portraits sont quadrillés et que chaque petit carreau est rempli d’un trait de crayon, de peinture, d’un motif, voire d’un bouton. C’est en fait l’ensemble de ces traits, de ces formes et de ces couleurs qui fait naître le portrait. Le titre prend alors tout son sens, tous ses sens. Métaphore, lit-on d’abord. "Employer un terme concret dans un contexte abstrait", "portraits concrets, contexte abstrait", précise l’artiste. Ici, les portraits sont en effet des figures concrètes, reconnaissables même, puisqu’il s’agit de personnalités connues du milieu artistique, dont plusieurs sont actives en recherche universitaire. Autour, le contexte de l’œuvre est invisible. Le médium – trait de crayon, couleur, motif ou bouton, morceaux de casse-tête qui prennent toute la place lorsqu’on se rapproche – devient en quelque sorte ce contexte abstrait caractéristique de la métaphore. Métaphoretraits rappelle aussi chacun de ces traits formant les portraits. Bien d’autres couches de sens se superposent; il faut s’y rendre et s’y faire ses propres réflexions.