Arts visuels

Le Jeu – Jouer – Jugar – Play, Urbanité, Dévoiler l’invisible : Notes arts visuels

LE JEU – JOUER-JUGAR-PLAY

En ces journées où l’automne semble s’étirer éternellement et où l’hiver ne veut pas s’installer, tournons-nous vers les lieux où la couleur nous illumine et où il fait chaud, à défaut de pouvoir chausser nos raquettes ou nos skis.

Une visite s’impose à la Pulperie. On y présente le résultat de trois fins de semaine intenses pour une dizaine d’artistes en herbe. Ceux-ci proviennent des maisons des jeunes de Chicoutimi et Jonquière et ils ont réalisé au cours du mois de novembre des œuvres qui allient vieux objets, objets neufs, matériaux de tous les jours et couleurs vives. Ces ateliers de création organisés par Rémi Lavoie, directeur des expositions et de l’éducation à la Pulperie, et Suzie Perron, guide-animatrice, ont eu pour but de faire connaître la Pulperie comme un lieu accueillant et accessible à tous, y compris aux jeunes adolescents de 11 à 14 ans. De plus, le projet visait à "renouveler l’imagination des jeunes et leur permettre de créer ce qu’ils désirent plutôt que d’aller l’acheter", dit Suzie Perron. Les œuvres seront exposées dans le grand hall de la Pulperie et le vernissage aura lieu le 3 décembre à 17 h.

Toujours dans l’esprit de s’amuser, et au même endroit, les œuvres de l’artiste Claude Bibeau, disparu en 1999, sauront sûrement susciter l’intérêt par leur contenu. Le jouet est ici intégré aux tableaux, qui transposent la réalité dans des mondes naïfs et surréalistes. Rien n’est conventionnel, tout est recomposé et amplifié dans les moindres détails, que ce soient les couleurs, les formes ou les points de vue. L’exposition "Plain-jeux" nous ouvre aussi les portes d’une réflexion originale. Elle est présentée jusqu’au 27 mars 2005 à la Galerie Christian-Bédard de la Pulperie de Chicoutimi.

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URBANITÉ

La Galerie d’art Jacques Lacroix de la rue Racine à Chicoutimi présente de nouvelles œuvres dans un espace complètement réaménagé. On peut y admirer les réalisations les plus récentes de nombreux artistes régionaux, et ainsi découvrir de nouvelles techniques d’application, par exemple les œuvres de la Jonquiéroise Sophie Leboeuf, composées de bauxite, d’étain et d’encres sur papier et toile. Il en ressort des impressions chaudes et rudes à la fois, résultat du mariage entres les matières douces (encres et supports) et la dureté des minéraux et métaux. L’artiste s’est inspirée de la vie régionale, en particulier de la vie de ses proches qui travaillent dans le domaine des matières premières, et aussi de ses expérimentations avec l’estampe.

Dans un tout autre ordre d’idées, la peintre Martine Tremblay illustre sur ses tableaux ses impressions du monde qui nous entoure. Elle peint des personnages colorés qui invitent au partage, à l’optimisme et à la joie. Elle représente des adages, des proverbes et des expressions d’une manière tout à fait originale en les personnifiant et en les mettant en scène dans un décor urbain. Ce sont des œuvres qui démontrent ce que la société peut atteindre comme idéal humain.

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DÉVOILER L’INVISIBLE

Le Centre national d’exposition à Jonquière présente les photographies de Jean-Pierre Tremblay. L’exposition intitulée Les Paysages invisibles regroupe des photographies réalisées par la technique de l’infrarouge, qui permet de voir un aspect des paysages invisible à l’œil nu. Le photographe a ainsi voulu fixer sur pellicule une perception secrète de la nature. Lorsqu’on lui demande pourquoi ses paysages sont fréquemment tirés de scènes urbaines, il répond que "les humains vivant surtout en milieu urbain oublient souvent que la nature nous entoure de toutes parts, qu’elle est omniprésente". En effet, les scènes croquées principalement dans la région, à Québec et aussi, beaucoup, en Outaouais, font ressortir ce côté imposant de la végétation dans nos villes et nos parcs. Il faut voir ces arbres majestueux un peu partout à Ottawa, qui apparaissent sur ces photographies comme de grands fantômes blancs, qui recouvrent des étangs ou qui entourent des édifices. Aucune photo n’a subi de manipulation ou de modification numérique. Il ne s’agit pas de noir et blanc non plus, c’est une technique qui demande une pellicule particulière qui capte la lumière infrarouge, une partie du spectre qui n’est pas visible normalement. Et ce ne sont pas des images croquées la nuit; c’est seulement un phénomène physique qui demande une technique particulière et aussi de la pratique. Vous n’êtes pas fort en physique? Rassurez-vous, on peut simplement admirer les photos de Jean-Pierre Tremblay et en sortir avec une impression de… zen urbain. L’exposition Les Paysages invisibles est présentée au CNE jusqu’au 22 janvier 2005.