Revue de l’année en arts visuels : Récolte de 2004 en arts visuels
Une courte revue de l’année en arts visuels ne peut qu’être insuffisante pour refléter la grande diversité et la qualité des expositions présentées dans la région en 2004.
L’herbe n’est pas toujours plus verte chez le voisin! En effet, la région de l’Outaouais ne dispose peut-être pas de très nombreux espaces de diffusion, mais les responsables de ces derniers travaillent d’arrache-pied afin de proposer une programmation diversifiée. Si l’on accepte la prémisse que l’art doive, en partie du moins, engendrer un lieu de discussion et d’échanges, alors l’année 2004 a certainement été à la hauteur.
Les amateurs de sculpture ont été choyés lors de l’exposition des œuvres de David Rabinowitch au Musée des beaux-arts du Canada. Des compositions qui pouvaient sembler simples au premier coup d’œil devenaient fort complexes lorsqu’on y regardait de plus près. L’exposition a certainement éveillé une curiosité pour le travail minutieux et délicat de cet artiste. De bois, d’acier ou de marbre, les sculptures de Rabinowitch sollicitaient cet espace de tranquillité et de contemplation que notre mode de vie réprime. Un moment de détente et de méditation.
Pour sa part, la Galerie Montcalm a présenté les œuvres du peintre Fernand Toupin. Signataire du Manifeste des Plasticiens, Toupin recherchait l’essentiel, l’essence de l’existence en favorisant la composition rythmée et les couleurs vibrantes. Ses toiles sont inspirées de la nature, à grande échelle. Certains y verront des paysages vus du ciel. C’est à 40 ans, dans une modeste galerie de Paris, qu’il débutait sérieusement sa carrière artistique en vendant ses 25 toiles. Il est devenu une figure marquante des années 70 alors que le monde de la peinture était en pleine ébullition au Québec.
L’installation fut à l’honneur au Centre d’exposition Art-image. Christos Pantieras nous a présenté l’exposition intitulée Migrants/Migrateurs. Les œuvres composant les installations ont un caractère intimiste et poétique. Les matériaux utilisés, tels que la cire d’abeille, les planches, le papier et les malles, sont témoins d’un passé récent ou lointain. Un voyage au cœur d’une histoire vécue ou inventée. Cette histoire réside dans les détails et la finesse d’exécution. Pantieras nous transporte dans son univers et nous fait partager l’émotion résiduelle d’une pièce où le rideau est tombé.
La méga-exposition La Grande Parade. Portrait de l’artiste en clown présentée au Musée des beaux-arts du Canada n’a laissé personne indifférent. Méga, car en plus de rassembler plus de 200 œuvres datant du XVIIIe siècle à aujourd’hui, de nombreuses activités connexes ont été offertes au public. Le clown représente la joie, la moquerie et parfois les peurs de l’enfance. Personnage ambigu s’il en est un! La vidéo de Sorin La Bataille des tartes est un bel exemple de cette personnalité énigmatique du clown. On y observe un homme qui se fait lancer des tartes. Du plaisir ressenti aux premiers instants, les visiteurs ne peuvent qu’être dérangés par l’accumulation d’un geste qui, multiplié, revêt un caractère violent et abuseur. De nombreux débats en perspective!
Enfin, sur une note plus légère, notons l’exposition Re-play/Reprise de la Galerie d’art d’Ottawa. Dix-huit artistes proposent leur interprétation ludique de la musique populaire. Contrairement aux expositions mentionnées plus haut, celle-ci peut encore être appréciée puisqu’elle prendra fin le 9 janvier 2005. Courez vite, chanceux!