Galerie de l'Université Carleton : Trio hétéroclite
Arts visuels

Galerie de l’Université Carleton : Trio hétéroclite

La Galerie de l’Université Carleton est un espace de diffusion d’art contemporain, canadien et inuit à découvrir. Un must, rien de moins!

Depuis 1992, la Galerie de l’Université Carleton propose de nombreuses expositions hétéroclites aux concepts diversifiés et avant-gardistes.

L’espace est grand et aéré, très moderne et professionnel. L’Université Carleton a créé un site Internet très complet qui inclut la description des expositions, de la collection permanente et des expositions virtuelles. (www.carleton.ca/gallery)

Certaines expositions sont organisées par des commissaires choisis ou par des groupes d’étudiants inscrits au programme d’histoire de l’art. La galerie possède une très importante collection d’œuvres canadiennes; elle a bénéficié de plusieurs millions de dollars en dons de collectionneurs privés! La très grande majorité des expositions comportent trois volets sans liens directs. Les espaces sont assez vastes pour intégrer trois thèmes sans trop de compromis ou de contamination. À preuve les œuvres actuellement au programme: Vera Frenkel propose une immense installation intitulée The Institute(tm): Or, What We Do for Love. La présentation reprend essentiellement les éléments d’un site Internet imaginé par l’artiste (www.the-national-institute.org). On pénètre à l’intérieur d’une salle d’attente ou d’un bureau bien ordinaire. De nombreux panneaux d’information reprennent les images du site Internet et on peut interagir en utilisant les ordinateurs mis à la disposition du visiteur. L’artiste critique les institutions culturelles en établissant un parallèle avec le système de santé canadien. Bien que Frenkel utilise des stratégies ludiques, l’installation devient rapidement répétitive et l’excès d’information ne peut retenir notre attention bien longtemps. L’exposition peut être pleinement appréciée par la visite du site Internet.

John Heward a su combiner deux carrières artistiques en tant que musicien et peintre. La recherche visuelle tend à imposer une présence forte d’une esthétique simple et gestuelle sur un fond de culture élitiste. Heward peint de larges lignes et symboles d’inspiration bouddhiste à l’encre noire sur des pages de dictionnaire marouflées sur des papiers faits main.

Tom Bendtsen présente Argument #4(b), une sculpture de la série Argument. Un immense cylindre construit entièrement de livres s’élève jusqu’au plafond de la galerie. Un passage se cache à l’arrière et le spectateur peut alors pénétrer dans la structure et être accueilli par un oiseau mécanique perché tout en haut. La vidéo Ground nous montre un cavalier traversant l’écran et disparaissant aussitôt. L’intérêt de la pièce réside dans sa méthode de fabrication. Bendtsen a filmé la scène en Super 8 et l’a ensuite transférée du SVHS à un format numérique, ensuite en VHS et encore en numérique. Le processus devient partie intégrante de l’œuvre puisque celle-ci s’en trouve déformée, presque détruite. Le processus, la fragilité et la destruction sont des préoccupations de l’artiste. Le clou de l’exposition est sans contredit la pièce Onward #3. La sculpture, évoquant le corps de l’artiste, est formée de tuyaux de cuivre bombés. Un expert en réfrigération a intégré un système de refroidissement qui a permis à la glace recouvrant les tubes de ne pas fondre. L’humidité a lentement imprégné la glace, qui s’est obscurcie et épaissie, mais qui épouse parfaitement le squelette métallique. Tout un défi!

Jusqu’au 23 janvier
À la Galerie de l’Université Carleton
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